Alors que le gouvernement relance le débat sur le revenu minimum universel, Philippe Askenazy revient sur la redistribution des richesses. Il propose d’intervenir en amont, non par des taxations ou par l’accès universel à la propriété, mais par l’égalisation des revenus de départ en revalorisant le travail.
Recensé : Philippe Askenazy, Tous rentiers ! Pour une autre répartition des richesses, Paris, Odile Jacob, 2016, 221 p., 22, 90 €.
L’ouvrage que nous livre Philippe Askenazy, économiste, directeur de recherche au CNRS, et un des initiateurs du mouvement des « économistes atterrés », est assurément un livre de combat, comme le souligne justement la présentation de son éditeur. Dans son court et percutant chapitre conclusif (intitulé « au-delà du pragmatisme »), l’auteur se réfère à Rosa Luxembourg pour fustiger comme elle, à un siècle de distance, et avec des accents de tribun, non seulement le capitalisme (« Hypocrisie d’un capitalisme libéré de l’obligation d’offrir une image policée face au bloc soviétique… Hypocrisie d’un capitalisme – des grands propriétaires fonciers aux géants de de la nouvelle économie – qui se repose sur la puissante protection du droit de propriété. Hypocrisie d’un capitalisme qui, lui, compose une vraie internationale […] », p. 213) mais aussi la social-démocratie, qui « succombe à nouveau au pragmatisme » en acceptant notamment « une course au désarmement du travail » (ibid.).