« Si Internet est l'avenir de la civilisation, alors notre génération n’aura pas d'histoire — parce qu'Internet n'aura laissé de nous aucune trace. »
On a longtemps cru qu’Internet serait la plus puissante des bibliothèques. La mémoire exhaustive de l’humanité. Le web chinois, dont les contenus sont désormais davantage produits et consommés depuis des téléphones, démontre le contraire : Internet n’archive rien. He Jiayan dissèque une révolution aux conséquences aussi violentes que souterraines.
« Nous avons longtemps conçu Internet comme une mémoire — nous ne savions pas que c’était celle d’un poisson rouge. » En une décennie, alors même qu’il devenait de plus en plus universel par son nombre d’utilisateurs, Internet a perdu plus d’un tiers de son contenu.
Pour la Chine, cet effondrement archivistique est encore plus important. He Jiayan, journaliste chinois spécialisé dans le web et le secteur des nouvelles technologies, travaille à partir d’archives informatiques datant d’avant l’Internet mobile. Il montre que le durcissement politique chinois est loin d’être le premier facteur de la disparition de pans entiers du web.
Lire la suite
__________________________
__________________________