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Alors que la tenue des élections en juin semble de moins en moins probable, le Premier ministre s'est retranché derrière la loi sur l'état d'urgence sanitaire pour reporter à la fin mai toute décision opérationnelle.
Un «sentiment partagé». Consultés par le Premier ministre, les chefs de partis, de groupes parlementaires et d’associations d’élus (près d’une quarantaine de personnes au total) ont convenu jeudi qu’il serait «probablement impossible» d’organiser le deuxième tour des élections municipales fin juin, selon le récit d’un des participants à cette visioconférence au sommet.
En direct de Creil (Oise) avec Loïc Pen, médecin urgentiste CGT. Le point sur la situation dans les hôpitaux, le manque de matériel, les mesures de confinement.
L'épidémie du coronavirus pourrait très bien être le cygne noir capable de définitivement faire basculer l'Allemagne du mauvais côté. Cela fait deux ans maintenant que l'économie allemande frôle, par épisode, la récession. Et après un zéro pointé fin 2019, 2020 a bien mal débuté, laissant craindre le pire.
Plusieurs pays d’Asie ont misé sur les masques pour lutter contre la propagation de l’épidémie, ce qui a inspiré plusieurs pays d’Europe centrale. La République tchèque, la Slovaquie, l’Autriche et la Slovénie ont donc rendu obligatoire le port du masque de protection dans l’espace public.
L'économiste Esther Duflo a appelé mardi à ouvrir grand les vannes de la dépense publique face à la crise sanitaire.
L'économiste Esther Duflo, prix Nobel d'économie 2019, a appelé, ce mardi, à ouvrir grand les vannes de la dépense publique pour restreindre les ravages économiques de la pandémie de coronavirus. Elle a aussi plaidé pour un système d'imposition "extrêmement progressif" , c'est-à-dire devenant plus lourd au fur et à mesure que les revenus s'élèvent, afin de financer les systèmes de santé, et de soutenir les ménages modestes. "Quand on a une grosse crise de demande comme aujourd'hui, il faut injecter des ressources dans l'économie", ce qui suppose pour les gouvernements qui le peuvent "d'emprunter massivement et de stimuler l'économie autant que possible", a insisté sur la radio France Inter Mme Duflo.
Le clip « Frères d’armes » est la mise en lumière de cette rencontre incroyable entre des milliers d’hospitaliers mobilisés contre le COVID-19 et la population.
Depuis le début de la crise épidémique, les personnels hospitaliers se battent chaque jour, chaque nuit, pour combattre le Covid-19. Et aux Hospices Civils de Lyon, comme partout en France, nous sommes soutenus par l’ensemble de la population.
Nous recevons tous les jours des milliers de témoignages de soutien, des centaines de dons, venant de particuliers ou de professionnels qui veulent aider, apporter leur contribution à cette lutte contre la maladie.
Face à la pandémie du coronavirus, il n’y a pas, il ne pouvait pas, y avoir de véritable union nationale. Outre qu’en France celle-ci est quasiment introuvable depuis la guerre de 1914-1918, en dehors des tragédies (les attentats) ou d’un exploit sportif rarissime (le Mondial de football), et encore pour vingt-quatre heures ou quarante-huit heures maximum, les circonstances ne s’y prêtent pas. La pandémie du coronavirus a beau constituer un drame historique, avec des blessures humaines, sociales, économiques qui laisseront des cicatrices profondes durant des années, elle a beau remettre en cause bien des certitudes, à commencer par l’équilibre du système économique et par la nature des échanges internationaux, aucun consensus ne se manifeste.
Ce texte est tiré de la conférence prononcée par Philippe Sansonetti au Collège de France le 16 mars 2020
Qu’est-ce que Covid-19 et le coronavirus ? Quels sont les paramètres, les causes, les effets de cette maladie ? Quelles perspectives à court et à long terme ? Spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti explique pourquoi le sort de l’épidémie est entre nos mains.
Covid-19 est un fléau ; il est urgent et vital pour notre société de s’en convaincre. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse.
C’est la troisième émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. Il y a eu le SRAS en 2003, le MERS en 2012, et maintenant le Covid-19 (Corona virus Disease). À chacun de ces épisodes, on s’est inquiété, puis rassuré, et pas grand-chose n’est arrivé ensuite pour prévoir et anticiper, en termes de thérapeutique et de vaccin. Aujourd’hui, en l’absence de traitement et de vaccin, l’évolution de cette épidémie est entre nos mains.
Dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, le premier secrétaire du Parti socialiste met la pression au chef de l’Etat, à qui il enjoint d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».
Face à la crise sanitaire, le gouvernement semble toujours hésiter sur la stratégie à suivre, et l’opposition commence à s’impatienter. Le Parti socialiste (PS) a ainsi décidé de faire monter la pression pour obtenir un confinement total, un plan global de relance et des mesures adaptées pour les plus vulnérables. Dimanche, Olivier Faure a fait parvenir au président de la République une lettre, que Le Monde s’est procurée, dans laquelle il enjoint à Emmanuel Macron d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».
INTERVIEW - Une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie sera créée au Sénat, "dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée", annonce le sénateur PS du Val d'Oise Rachid Temal.
Le sénateur PS Rachid Temal annonce dans le JDD la création d'une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie : "Cette commission se fera dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée. Cette commission ne veut pas dire que nous sommes dans une logique de défiance vis-à-vis d’Emmanuel Macron. Nous n’avons aucun compte à régler mais la transparence devra être faite car des questions se posent", explique-t-il.
À l’heure de la polémique sanitaire interne à la pandémie – l’absence de masques de protection efficaces pour les soignants et pour le personnel indispensable afin de faire fonctionner l’économie du pays même en temps de crise –, il est essentiel de rétablir la chronologie des faits qui a conduit notre pays à se désarmer face au risque de pandémie.
Sans doute qu’après le retour à une ère de sécurité sanitaire, des commissions d’enquête vont se créer pour faire toute la lumière sur les faits. Avec des moyens d’investigation autres que les nôtres aujourd’hui. Mais déjà, la lecture complète de nombreux documents officiels publiés permet de rétablir une archéologie des choix de politique publique.
A l’avant, une armée de soignants se battant contre le coronavirus, les mêmes qui depuis des semaines hurlaient à l’appauvrissement de l’hôpital public. A l’arrière, des millions de confinés, forcés d’interroger l’utilité d’un quotidien temporairement empêché. Cette guerre sanitaire sans précédent affiche l’absurdité d’une hiérarchie sociale des métiers à repenser, estime Dominique Méda. Travailler, mais pour construire quelle société ? Celle qui saura faire face aux multiples fronts, pandémique aujourd’hui, climatique demain ? Des mesures de rupture ont été promises une fois la sécurité sanitaire retrouvée. « Chiche », répond la sociologue du travail.
Alors que la plupart des entreprises ferment, les entrepôts d’Amazon en France ne restent pas seulement ouverts, ils embauchent. Avec la fermeture des commerces « non-essentiels » la multinationale américaine anticipe une forte augmentation des commandes. Or les conditions de travail dans ses entrepôts sont propices à la diffusion du coronavirus. Alors que l’État regarde ailleurs, les salariés sont les seuls à pouvoir, par un droit de retrait massif, faire fermer les sites.
La division du travail politique, autrement dit le fait qu’il y ait des personnes spécialement désignées dans la société pour la gouverner et que le gouvernement ne soit pas au jour le jour l’affaire de tous à tout moment, suppose l’existence au sein de la société de personnes qui soient à la fois plus responsables et plus compétentes pour le faire que n’importe quel quidam de cette même société choisi au hasard. C’est le postulat fondamental de tout ordre politique dans les sociétés de grande taille. La méthode de choix (qu’elle s’appuie sur la raison humaine ou sur un choix d’une puissance supérieure) importe finalement peu de ce point de vue tant qu’elle suppose une qualité spécifique des personnes désignées pour gouverner.
À première vue, le coronavirus semble la confirmation éclatante des thèses défendues par les populistes, du moins ceux de droite (de loin les plus nombreux). La pandémie qui s’est installée en un temps record sur la planète serait la démonstration des méfaits de l’ouverture des frontières et de l’incurie des élites. Le virus est le migrant par excellence, la parabole de l’ennemi extérieur, insidieux et destructeur. Le populisme devrait donc sortir renforcé de cette crise sanitaire, voire en être le grand gagnant.
Laurence Morel vient de publier sur Telos un article fort intéressant qui développe la thèse séduisante selon laquelle le coronavirus pourrait enrayer la progression des populistes, et singulièrement de la Ligue. En effet, explique-t-elle, l’Italie ferait preuve de cohésion nationale face à l’épidémie, affronterait avec courage ce fléau qui la ravage au lieu de céder aux sirènes de la peur, tandis que, dans la lignée du mouvement des Sardines, elle ferait preuve de sens civique et rejetterait l’anti-politique pour mieux se réapproprier la « grande politique ». « Solidarité, fraternité, rationalité, compétence, confiance, civisme, participation : telles sont les valeurs qui semblent ainsi émerger au début de cette crise du coronavirus en Italie, et font soudain ressembler le populisme à une farce sinistre », écrit-elle. Cette thèse non dénuée de fondements nous semble trop irénique, idéaliste et optimiste
Michel Grossetti, sociologue, professeur à l’Université Jean Jaurès et directeur de recherche au CNRS à Toulouse et Guillaume Faburel, géographe et politiste, professeur à l’Institut d’urbanisme et l’IEP à Lyon, nous ont accordé un entretien croisé passionnant à propos des dynamiques et politiques territoriales, notamment urbaines. La métropolisation y est ici questionnée à l’aune de ces argumentions politiques, économiques, sociales et environnementales. Si les deux intellectuels semblent converger sur la critique d’une vision mythologisée et dangereuse d’un développement urbain inconséquent, ils varient quant à l’analyse des causes et des configurations à l’œuvre. Mondialisation, croissance, France périphérique, classes créatives, municipales, voici leurs réponses. Un entretien réalisé par Lauric Sophie & Nicolas Vrignaud.
La crise sanitaire déclenchée par le coronavirus va constituer un choc récessif majeur dont l’impact est à ce jour difficile à chiffrer puisqu’il s’agit d’un choc sans précédent (voir Xavier Timbeau (L’économie au temps du COVID-19, 9 Mars 2020, Blog OFCE) et Pierre-Olivier Gourinchas (Flattening the Pandemic and Recession Curves, 13 Mars 2020). Entre autres préoccupations, cette crise provoque une large prise de conscience des interdépendances productives, aussi appelée, chaîne de valeurs ajoutée mondiale (CVM).
Proprement ignorée voire niée par l’administration de Donald Trump ou encore par les défenseurs du Brexit, il va apparaître fatalement que la méconnaissance de ces interdépendances productives est une carence pour la définition des politiques commerciales et industrielles et aujourd’hui pour la mesure des vulnérabilités de certains secteurs.
Peut-on faire du calcul économique face à une crise sanitaire ? Poser la question semble obliger à répondre non. Pourtant, nous allons nous livrer à cet exercice morbide, espérant y trouver quelques éléments utiles à la réflexion pour les décisions difficiles à prendre dans les prochains jours.
Les épisodes passés analysés après le SARS-Cov de 2003
« Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés […] / voyons sans négligence/ L’état de notre conscience ». [1]
Ce qu’il y a d’amusant ou de terrifiant avec les crises, c’est qu’elles surviennent toujours d’un point inattendu. Regardons quelques décennies en arrière. En 1973, c’était, disait-on, une crise pétrolière, c’est-à-dire la faute aux producteurs de pétrole pour signifier, xénophobie oblige, la faute aux Arabes. Mais on laissait dans l’ombre l’éclatement du système monétaire international deux ans auparavant et la crise de rentabilité du capital depuis le milieu des années 1960, d’abord aux États-Unis, puis partout ailleurs. _______________________
À travers l’étude de deux textes de Claude Lévi-Strauss, Frédéric Keck revient sur le concept de « sociétés froides » pour continuer le débat sur l'anthropologie européenne, lancé sur ces colonnes par Pascal Lamy
Claude Lévi-Strauss (1908-2009) a été vivement critiqué pour sa distinction entre « sociétés froides » et « sociétés chaudes », avancée dans ses entretiens avec Georges Charbonnier en 1961, parce qu’elle reconduisait l’opposition entre « sociétés primitives » restées en-dehors de l’histoire et « sociétés civilisées » qui ont contribué à l’histoire de l’humanité. Pourtant, un regard rétrospectif sur le contexte historique de l’anthropologie structurale permet d’en réactualiser la signification dans le contexte de l’« ethnologie du froid » dans les sociétés européennes proposée par Pascal Lamy.