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peuple

  • La Vie des idées - Quel peuple ? À propos de : Gérard Bras, Les voies du peuple. Éléments d’une histoire conceptuelle, Amsterdam

    On parle souvent au nom du peuple, sans savoir ce que le terme, très équivoque, signifie. Selon Gérard Bras, il faut considérer qu’un peuple n’existe que lorsqu’il se déclare, dans un acte toujours révolutionnaire.

    « Qu’est-ce que le peuple ? Je n’en sais rien. Existe-t-il ? Il m’est impossible de répondre à cette question. » L’incipit du livre de Gérard Bras n’a rien d’une provocation, moins encore d’une coquetterie d’auteur. Sous forme négative, c’est bien sa thèse qu’il exprime, thèse dont le livre établira la positivité. Mettre au jour la question du peuple, tel est l’objet de ces « éléments d’une histoire conceptuelle » qui nous conduit du XVIIIe siècle, où semble triompher le peuple souverain, jusqu’à nos jours où il semble avoir disparu.

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  • Sélection été : Non Fiction, Le populisme contre la politique [mercredi 07 février 2018]

    La question du populisme est arrivée au cœur des débats politiques et conceptuels, globalement depuis les années 1990, à l’occasion de faits explicitement problématiques : appels au « peuple » durant des campagnes électorales, confusion entretenue entre le « peuple » et la « population », dénonciation du « populisme » des uns ou des autres par les uns (« populisme de droite », dit-on) ou les autres (« populisme de gauche », rétorque-t-on). Sur ce terreau, des intellectuels de toutes sortes se sont alors attachés, avec plus ou moins de bonheur, à rectifier les usages du terme « populisme », par l’intermédiaire de l’histoire ou de la théorie politique.

    Dans le Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines (dir. O. Christin), Damir Skenderovic a proposé une rubrique « Populisme » qui s’ouvre par une citation de Margaret Canovan : « Le terme est bien trop ambigu pour être pertinent ». Flou sémantique, polysémie, plasticité : autant de caractéristiques qui laissent planer le doute sur son potentiel heuristique et explicatif. Ceci alors même que le terme est déjà intervenu, en France, en 1929, pour qualifier un mouvement littéraire s’attachant à décrire le quotidien des « hommes du commun » et qu’aux Etats-Unis, en 1891, une alliance entre fermiers a pris le nom de Populist Party.

    Mais justement, la science qui étudie les usages du « populisme » n’est pas tellement le terrain concret où s’exprime le « populisme », qui aurait plutôt tendance à refouler les « intellectuels ». En première approche, les mobilisations dites populistes (Front national, Pegida...), qui doivent bien être étudiées par les chercheurs, semblent avoir, depuis 1990, partie liée avec la perte de légitimité de la politique, avec la montée en puissance des orientations sécuritaires, et avec des programmes portés par des leaders qui confondent le sens du commun avec le sentiment d’appartenance. Il faudra par ailleurs examiner si des composantes nationalistes, racistes et chauvines s’y impriment. Pour autant, dans l’arène politique, « populisme » est une expression instrumentalisée pour servir d’attaque, de dénonciation ou d’accusation.

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