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observatoire des inégalités - Page 25

  • Observatoire des inégalités - C’est quoi, être pauvre ?

    12 février 2016 - La pauvreté est une question de revenus, mais aussi de conditions de vie. Etre pauvre, c’est également être victime de privations matérielles. Près de 13 % des Français sont dans ce cas.


    Malgré la crise économique [1], la pauvreté en conditions de vie (voir encadré ci-dessous) diminue selon les statistiques officielles (lire notre article). Son taux a baissé de près de deux points, de 14,6 % en 2004 à 12,8 % en 2013 [2], selon les déclarations des Français publiées par l’Insee [3]. Connaître ce dont les individus déclarent manquer pour bien vivre complète l’approche monétaire habituelle de la pauvreté. Pour comprendre l’évolution de cette forme de pauvreté, nous avons retenu le taux de pauvreté en conditions de vie de l’Insee et treize éléments de l’« indicateur de privations matérielles [4] » élaboré par l’institut, parmi les vingt-sept qui le composent.

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  • Observatoire des inégalités - Pauvreté et précarité en chiffres

    12 février 2016 - Comment mesurer la pauvreté et la précarité ? Petit panorama des différents instruments de mesure et résumé des grandes transformations des visages de la pauvreté depuis les Trente Glorieuses, par Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. Article extrait des Cahiers français, n°390.


    Qui et combien sont les pauvres et les précaires ? Tout dépend des définitions. Sous un déluge de données et d’approches toujours plus sophistiquées, il est difficile de se faire, aisément, une idée. Et différentes thèses peuvent être valablement soutenues, à partir des mêmes sources d’information. Un peu de pédagogie s’impose pour tenter d’y voir clair. On proposera, d’abord, un tableau synthétique des approches de la pauvreté et de la précarité. On s’arrêtera, ensuite, sur les trois possibilités de suivi des phénomènes : indicateur unique, indice composite ou tableau de bord aux diverses dimensions. Enfin on soulignera les principales transformations des phénomènes ainsi nommés. Même si les deux notions de pauvreté et de précarité présentent leurs spécificités, elles seront généralement abordées conjointement dans la mesure où les multiples dimensions des problèmes qu’elles désignent gomment les singularités terminologiques.

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  • Observatoire des inégalités - L’anti-sociologie ou l’art de faire disparaître la domination sociale

    4 février 2016 - En dénonçant une prétendue « culture de l’excuse », nombre d’intellectuels cherchent à légitimer les processus de domination, au fondement des inégalités. Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’Ecole normale supérieure de Lyon, décrypte le procédé. Extrait de « Pour la sociologie », ed. La Découverte.


    « L’assistanat est un vrai cancer de la société française » : de Laurent Wauquiez [1] à Emmanuel Macron, l’actuel ministre de l’Economie (« Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord », 18 février 2015), en passant par Philippe Val (« L’argent en soi est une bonne chose (...). La haine de l’argent raconte toujours la haine de la liberté. ») [2], un grand nombre d’intellectuels ou de professionnels de la politique s’insurgent contre une prétendue « culture de l’excuse » véhiculée par la sociologie quand elle rappelle le rôle des déterminants sociaux.

    L’objectif de cette philosophie de la responsabilité est clair : légitimer les dominants et les vainqueurs de toutes sortes, notamment ceux qui réussissent scolairement comme professionnellement. Nous sommes riches, mais nous ne le devons qu’à nous-mêmes (mythe du self-made-man). Nous sommes scolairement brillants, mais cela tient uniquement à nos qualités intellectuelles (mythe du don) ou à nos efforts (mythe de la méritocratie). Nous sommes célèbres et reconnus, mais c’est exclusivement grâce à notre exceptionnel talent (mythe du génie). La domination de certains groupes sur d’autres n’est que la résultante de choix ou de réussites individuelles ; les logiques sociales n’ont rien à voir avec.

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  • L'Observatoire des inégalités - L’égalité n’a pas à être « performante »

    29 janvier 2016 - Plus de femmes ou d’immigrés, c’est « bon pour la croissance » ? Défendre l’égalité au nom de la « performance » est une démission politique. L’égalité doit rester un principe sans conditions, non soumis à la loi du marché. Une analyse de Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po - Cevipof.


    « Plus de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, c’est une valeur ajoutée. », « La diversité, c’est bon pour le business. », « Plus d’immigrés, ça améliore la croissance. ». Ces arguments sont de plus en plus fréquents, à gauche comme à droite. Peut-on encore, en France, défendre l’égalité sans conditions, comme un principe fondamental, sans avoir besoin de prouver son « utilité » ? Que se passera-t-il si le coût de l’égalité est prouvé ? Cela justifierait-il les discriminations sexistes, racistes et/ou la fermeture des frontières ?

    La survie de l’Etat-providence [1] et des politiques d’égalité semble reposer sur la démonstration que l’égalité est « meilleure pour tous » pour reprendre le titre de l’ouvrage des britanniques Kate Pickett et Richard Wilkinson [2], qui a connu un franc succès dans notre pays. Dans un récent rapport [3], l’OCDE montre par exemple que les politiques de redistribution et d’égalité femmes-hommes sont nécessaires pour augmenter la croissance économique, en particulier parce qu’elles permettent que l’éducation soit un investissement rentable pour tou.te.s et pas seulement pour les plus aisés. De nombreux rapports [4] légitiment ainsi les politiques d’égalité comme un investissement coûtant moins qu’il ne rapporte si l’on tient compte de leur « performance » économique et sociale sur le moyen - long terme.

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  • Observatoire des inégalités - Niveaux de vie : les catégories populaires décrochent

    15 janvier 2016 - Toutes les catégories sociales ont vu leur niveau de vie augmenter entre 2000 et 2012. Un gain d’environ 2 000 euros pour les ouvriers, de 3 000 euros pour les cadres, de 1 000 euros pour les employés. Cependant, depuis 2008 les écarts se rouvrent.


    Toutes les catégories sociales gagnent davantage en 2012 qu’en 2000. Les gains sur cette période vont de 1 150 euros pour les employés, de 1 450 euros pour les professions intermédiaires, à 1 830 euros pour les ouvriers et 2 700 euros pour les cadres supérieurs, selon les données de l’Insee, pour une personne seule, après impôts et prestations sociales. Les inégalités s’accroissent : les cadres ont chaque année l’équivalent d’un mois de travail d’un Smicard à dépenser en plus que les autres. Mais les moins favorisés voient tout de même leurs ressources augmenter. Cette période (2000-2012) est marquée par deux phases. Au début de la décennie 2000, l’élévation des bas niveaux de vie est en grande partie due à l’augmentation du Smic liée au passage aux 35 heures. La période qui s’est ouverte depuis 2008 est très différente.

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  • l'Observatoire des inégalités - Comment la gauche « moderne » a abandonné les classes populaires

    8 janvier 2016 - Les inégalités sont à la mode, tant qu’elles sont compatibles avec les hiérarchies sociales. La gauche « moderne » a abandonné les classes populaires, qui lui rendent la monnaie de sa pièce. Un point de vue de Louis Maurin. Extrait du quotidien « Le Monde ».


    « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord ». L’extrême violence des propos du ministre de l’Économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, les dimanches 6 et 13 décembre derniers, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du Travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.

    La gauche « moderne » ignore les classes laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %) est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer la montée du parti d’extrême droite a une raison simple : ils ne comprennent plus rien à la société française.

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  • Observatoire des inégalités - La pauvreté progresse en France

    23 décembre 2015 - La France compte entre 4,9 et 8,5 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2004 et 2013, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million au seuil à 50 % du revenu médian, principalement sous l’effet de la progression du chômage.


    La France compte 4,9 millions de pauvres au seuil à 50 % du revenu médian [1] et 8,5 millions à celui de 60 %, selon les données 2013 de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 7,7 %, dans le second de 13,7 %. La pauvreté a fortement progressé à partir de 2008, avec l’accentuation des difficultés économiques liées à la crise financière. Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres, au seuil à 50 % comme à 60 %, a augmenté de 800 000. Le taux à 50 % s’est élevé de 7 à 8 %, le taux à 60 % de 13 à 14 % sur la même période. Depuis 2012, ce taux stagne selon les dernières estimations de l’Insee [2]. En 2014, le taux estimé serait de 14,2 % au seuil à 60 % [3].

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  • Qui sont les pauvres en France ?

    18 décembre 2015 - En France, la population pauvre est d’abord jeune et peu qualifiée. Le risque de pauvreté est très inégal selon les populations.


    Qui sont les 4,8 millions de personnes pauvres au seuil à 50 % du niveau de vie médian ? Si on ausculte la plupart du temps les chiffres de la pauvreté sous l’angle des taux, on oublie le plus souvent de décrire la composition sociale de cette population démunie, finalement mal connue.

    • La moitié des pauvres ont moins de 30 ans

    La pauvreté touche en premier lieu les enfants, les adolescents et les jeunes adultes (20-29 ans) dont plus d’un sur dix est pauvre. Parmi les 4,8 millions de pauvres au seuil à 50 % du niveau de vie médian, 1,7 million (plus du tiers du total) sont des enfants et des adolescents. Mais le concept « d’enfants pauvres » cache la pauvreté des parents : les enfants sont pauvres parce que leurs parents disposent de revenus insuffisants, notamment du fait du chômage, des bas salaires et du morcellement des temps de travail. Les plus de 60 ans sont moins souvent concernés. 3,6 % d’entre eux sont pauvres, et ils représentent 10,7 % des personnes pauvres. Leur situation n’en est pas moins grave : une partie de ces personnes, notamment en milieu rural, survivent avec de très bas revenus. Les plus âgés sont dans une situation particulière qu’il faut prendre en compte : il est très peu probable que leur situation évolue, alors que les plus jeunes peuvent toujours espérer un avenir meilleur.

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  • Observatoire des inégalités - Encore un Noël au goût amer pour les catégories populaires

    19 décembre 2015 - Noël sera l’occasion d’un immense déballage. Les plus aisés ne connaissent pas la crise, alors qu’une partie de la population décroche. Un contraste de plus en plus saisissant. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    Les fêtes de fin d’année seront l’occasion d’un immense déballage. Téléphones et tablettes seront des invités de marque. Dès novembre, les catalogues de jouets ont ouvert le bal. Début décembre, les rues se sont illuminées, les « marchés » de Noël se sont installés et la chasse aux cadeaux a commencé.
    Comment une telle frénésie de consommation est-elle possible dans un pays frappé de plein fouet par une crise d’une ampleur inégalée, où le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de deux millions depuis 2008 selon Pôle Emploi ?

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  • L'Observatoire des inégalités - Les classes sociales sont de retour !

    7 décembre 2015 - Les classes sociales, enterrées trop vite, continuent de structurer la société française. Refuser de le voir conduit au ras-le-bol social et au vote extrême. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    Après le ras-le-bol fiscal, place au ras-le-bol social des classes laborieuses. Les élections régionales ont été le théâtre de l’expression d’une exaspération des milieux populaires. Hausse de la pauvreté, inégalités scolaires, sur-chômage des ouvriers non qualifiés, inégalités d’accès aux soins, etc. A peine leur enterrement terminé, les classes sociales ressuscitent dans le débat public. Sous des appellations parfois différentes, « milieux », « couches » ou « catégories » sociales (voir notre encadré sur la vaine bataille des mots), un ensemble de données montre le poids de l’origine sociale (lire notre article Portrait social des classes). Faute de prendre en compte cette situation, l’action publique attise les tensions.

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  • Observatoire des inégalités - Portrait social des classes

    4 décembre 2015 - Des revenus à l’éducation, en passant par le logement ou la santé, les inégalités entre classes sociales continuent à structurer notre société. Une synthèse des données qui séparent les cadres supérieurs des ouvriers.


    Salaires, niveaux de revenus, pratiques de loisirs, etc. : notre société demeure structurée par les écarts qui existent entre milieux sociaux. La « moyennisation » - mise en exergue dans les années 1990 et 2000 - a fait long feu. Le revenu, le diplôme, la profession ou l’histoire familiale continuent de façonner les pratiques.

    Le premier clivage qui sépare les catégories sociales est le niveau de vie. Avec un salaire mensuel net moyen de 4 072 euros en 2013, les cadres supérieurs touchent 2,4 fois plus que les ouvriers (1 686 euros). On ne mesure pas toujours très clairement l’ampleur d’un tel écart : chaque mois, les premiers peuvent dépenser ou épargner 2 386 euros de plus que les seconds, soit près de deux mois de travail d’un smicard (le Smic mensuel se monte actuellement à 1457.52 euros). Ces inégalités de niveaux de vie se retrouvent, en version amplifiée, en matière de patrimoine. La fortune médiane (la moitié possède plus, l’autre possède moins) d’un cadre supérieur est de 214 500 euros, contre 5 500 euros pour un ouvrier non qualifié. Près de 40 fois moins.

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