L’engagement de la France au Rwanda de 1990 à 1993 s’est défini par un soutien sans faille à un régime raciste, corrompu et violent qui se transformera en un implacable pouvoir génocidaire responsable de l’extermination des Tutsi en 1994. Ces faits n’interrogent pas seulement les institutions de la République mais aussi le Parti socialiste, dont les dirigeants occupaient les plus hautes fonctions d’Etat. La position singulière de Michel Rocard, écarté des décisions avant de s’investir sur le sujet et de prendre des positions très fermes, permet de mieux lire ce qui apparaît aujourd’hui comme une ligne de faille déjà ancienne au sein du socialisme français.
Premier ministre jusqu’en 1991, Michel Rocard était tenu par ses fonctions à en connaître des affaires françaises au Rwanda. Mais il fut exclu de toute décision dans cette politique à la fois militaire, diplomatique et africaine. L’engagement français au Rwanda est une décision des responsables de l’Elysée, le Président de la République entouré de son état-major particulier et de la cellule africaine, et de certains échelons des Armées et de la diplomatie.
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