Après avoir critiqué la ligne populiste de LFI, la députée insoumise plaide pour « un big bang de la gauche » dans une tribune au « Monde ».
Dans l’univers si discipliné de la France insoumise, cela ressemble à une déclaration de guerre. Ce mardi 4 juin, la députée insoumise Clémentine Autain appelle dans une tribune au « Monde » à un « big bang de la gauche » afin de « construire une espérance capable de rassembler et de mobiliser ». « Le pire serait de continuer comme avant, de croire que quelques micro-accords de sommet et de circonstances pourraient suffire à régénérer le camp de l’émancipation, que l’appel à une improbable “union de la gauche” à l’ancienne serait le sésame. […] Il est temps de se parler et de s’écouter, de se respecter pour pouvoir avancer en combinant le combat pour les exigences sociales et écologiques », peut-on lire dans ce texte signé par un millier de personnes.
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Pour un Big Bang, Il est minuit moins deux. L'urgence nous oblige.
Où sont passés la colère sociale et l’esprit critique qui s’aiguisent depuis des mois dans notre pays ? Ils demeurent dans les têtes, dans les cœurs et dans la rue. Mais la situation politique est catastrophique. Au lendemain des élections européennes, le bon résultat de l’écologie politique ne peut masquer le fait que la gauche est en miettes, désertée par une très grande partie des classes populaires. La gauche et l’écologie politique sont loin de pouvoir constituer une alternative alors même que le pouvoir en place et la droite fascisante dominent la scène politique dans un face à face menaçant où chacun se nourrit du rejet de l’autre et le renforce. Le pire peut désormais arriver. Nous n’acceptons pas ce scénario. Nous devons, nous pouvons proposer un nouvel horizon.
Alors que Jean-Luc Mélenchon garde le silence, les tenants de la stratégie populiste et les partisans de l'union de la gauche se disputent la ligne du mouvement.
“La pente qui est prise est mauvaise. Il est possible de l’inverser. Mais cela est impossible si chacun ne prend pas pour lui-même ses responsabilités”. Ainsi avait réagi dimanche 26 mai Jean-Luc Mélenchon, la mine et le ton particulièrement graves, au soir de la sévère défaite enregistrée par la France insoumise aux élections européennes.