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Paul Quilès, ancien ministre de la défense - État-major "il s'agit d'une crise d'autorité"
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Un plan d’économies injuste pour les territoires
18 juillet 2017
Pour les socialistes, le plan d’économies de 13 milliards d’euros, qui affectera les collectivités territoriales, annoncé aujourd’hui par le président de la République et le gouvernement, est non seulement injuste, mais disproportionné.
Il ne tient aucun compte du fait que sur les trois dernières années, les collectivités ont participé à la réduction du déficit pour 50%, alors qu’elles pèsent pour 20% des dépenses publiques. Un effort sans précédent que la Cour des Comptes a d’ailleurs reconnu.
Aller plus loin, tailler davantage dans le budget des collectivités territoriales, c’est tout simplement menacer la survie de services publics de proximité dont elles ont la charge : crèches, bibliothèques, centres de loisirs, cantines scolaires, service de l’eau, développement du numérique…
Qui plus est, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables ne saurait être portée par les collectivités. Cette réforme, voulue par le Président de la République, puis ajournée, avant d’être à nouveau remise à l’ordre du jour, engage le gouvernement. Qu’elle soit compensée à l’euro près est semble-t-il la moindre des choses.
Enfin, les socialistes ne peuvent que déplorer l’écart entre les mots et les actes: on ne peut prétendre vouloir attribuer de nouvelles libertés aux collectivités tout en diminuant leurs moyens d’action par une refonte fiscale sans souffrir de contradictions.
Les socialistes seront vigilants sur le respect de la parole de l’Etat en matière d’investissements et de la promesse d’égalité pour les territoires de la République.
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PS - Réaction du Parti socialiste à la démission du chef d’état-major des armées
Le Parti socialiste prend acte de la démission du chef d’état-major des armées.
Si le recadrage du Général de Villiers par le président de la République a tourné à l’humiliation et à la polémique, c’est bien parce qu’il a été fait publiquement. Cela constitue une faute personnelle dans l’exercice du pouvoir.
Toutefois, l’armée ne saurait, en quelques circonstances que ce soit, décider en lieu et place du chef de l’Etat, qui demeure constitutionnellement chef des armées. Les choix budgétaires, comme l’intégralité des décisions politiques de la nation, restent la prérogative exclusive du pouvoir civil.
Mais, au-delà des questions de personnes, cette séquence n’apaise en rien les inquiétudes des socialistes quant aux moyens consacrés par la nation en appui à nos soldats. Nul n’ignore que les 850 millions d’euros de réduction budgétaire décidés par le gouvernement ajourneront un renouvellement des équipements pourtant nécessaire, car les lacunes en la matière sont criantes. La trajectoire budgétaire et capacitaire, décidée lors du quinquennat précédent devait y remédier. Elle est aujourd’hui remise en cause.
Dans un contexte international instable, où les menaces intérieures et extérieures engagent nos troupes au-delà de leurs contrats opérationnels, le Parti socialiste déplore ces choix et appelle gouvernement et parlementaires à prendre des décisions à la hauteur de la situation.
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François Rebsamen : Le départ de Manuel Valls du PS est un divorce par consentement mutuel
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Alternatives Economiques, Anne Eydoux - La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?
La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?
Les tenants de l’économie dominante justifient la dérégulation de l’emploi par une analyse singulière de la segmentation de l’emploi. Que certains travailleurs soient exposés à des trajectoires d’emploi précaires tandis que d’autre parviennent à faire carrière dans leur entreprise ou leur profession serait le résultat de régulations « rigides » (inscrites par exemple dans notre volumineux code du travail) ou de contraintes institutionnelles au mieux inutiles (nos coûteuses cotisations sociales). Cette analyse a été d’abord formulée dans un ouvrage d’Assar Lindbeck et Dennis Snower imputant ces raideurs du marché aux « insiders », les travailleurs stables, qui auraient surprotégé leur contrat de travail. Le maillon faible de l’emploi, les outsiders, les précaires, devraient donc leur sort à ces insiders, CDI et autres fonctionnaires, ayant fait le choix de défendre leur propre carrière au détriment des travailleurs plus fragiles 1.
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