5 juillet 2016 - Les volontés de préserver les systèmes sociaux nationaux expliquent la faiblesse des outils européens dans le domaine social. Cet obstacle n’est pas insurmontable, mais encore faut-il que les États s’accordent autour de la reconnaissance de droits sociaux ambitieux et de moyens pour les garantir. Par Cédric Rio, philosophe.
Officiellement, les États membres détiennent le pouvoir en ce qui concerne les questions sociales au sein de l’Union européenne. Dans les faits pourtant, les institutions européennes, et en particulier la Commission, ont été dotées d’outils de politique publique permettant d’agir dans ce domaine. La politique de cohésion, nommée aussi « politique régionale », a pour objet de favoriser la convergence socio-économique entre les régions européennes, en permettant aux régions économiquement moins avancées de « rattraper leur retard ».
La politique européenne de cohésion
Concrètement, les trois fonds structurels inclus au sein de cette politique de cohésion – le Fonds de cohésion sociale (FCS), le Fonds européen de développement régional (FEDER), et le Fonds social européen (FSE) – ont été principalement étendus au profit des régions moins développées pour financer des projets de grande ampleur (réseaux routiers, éducation, etc.), ou pour soutenir des politiques favorables à l’emploi et à l’inclusion sociale. Ces fonds peuvent également être utilisés pour atteindre des objectifs spécifiques : la « garantie jeunes » proposée récemment par le gouvernement français est, dans les faits, une application d’une initiative européenne financée en grande partie par le Fonds social européen.
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