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dominique schnapper

  • Telos - La fiction de la république représentative, Dominique Schnapper 12 avril 2023

    La pratique démocratique repose sur une série de fictions, faute desquelles elle ne saurait fonctionner, sens du vote, règle de la majorité, respect de l’Etat de droit et des institutions qui l’organisent. Or la crise actuelle n’est pas seulement sociale, et même politique, comme lors des précédentes manifestations contre les réformes des retraites, elle révèle l’affaiblissement de ces fictions nécessaires à la république représentative. La légitimité institutionnelle n’est plus admise comme impliquant nécessairement la légitimité politique. Les esprits dits brillants théorisent l’opposition entre la légitimité « procédurale » et la légitimité politique, alors que le respect de la procédure est en tant que telle politique, puisque la légitimité des gouvernants se fonde sur le respect des résultats des élections libres réalisées selon la législation.

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  • Telos - Liberté ou licence ? Dominique Schnapper

    Depuis le 7 février et pendant plus de trois semaines, des camionneurs ont bloqué l’accès au centre de la ville d’Ottawa, la capitale fédérale du Canada. Ils ont paralysé la circulation autour des postes-frontières avec les Etats-Unis, lieux d’échanges commerciaux essentiels entre les deux pays, au nom de leur liberté à refuser de se faire vacciner contre la covid. Toujours au nom de la liberté, leur mouvement s’est étendu en Nouvelle-Zélande. Des Français, inspirés par cet exemple et reprenant la tradition des manifestations de Gilets jaunes, ont, à leur tour, organisé des convois de voitures, camions, camionnettes ou camping-cars depuis des villes parmi les plus éloignées de la capitale, Perpignan, Toulouse, Nice, Avignon, Rennes, Strasbourg. Les conducteurs se donnaient pour destinations d’abord Paris, puis Bruxelles, afin d’organiser une manifestation massive dans la capitale de l’Europe avec d’autres convois venus de toute l’Europe. Tous, dans leurs pancartes comme dans les réponses aux journalistes, invoquaient leur liberté, liberté de ne pas se faire vacciner, liberté d’aller et venir sans contraintes (sans masques, sans passes sanitaires ou vaccinales). C’est au nom de la liberté qu’ils refusaient les contraintes imposées aux citoyens par le gouvernement pour contrer les effets de l’épidémie.

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  • Telos - Le sens de la laïcité en France en 2020, Dominique Schnapper

    Les Français ont le génie de transformer en débat idéologique une question de politique publique. La présence d’une forte population musulmane et l’expansion d’un islam politique dans le monde posent de nouveaux défis à des sociétés démocratiques fragiles. Dans le cas de la France (où se trouvent les plus nombreuses populations musulmanes d’Europe, voisinant avec la plus forte communauté juive), on peut – et on doit même – s’interroger sur les modalités de leur participation à la vie collective, comme on l’a fait dans le passé s’agissant d’autres vagues migratoires. Comment les faire participer aux pratiques qui organisent la vie commune des démocraties et, en particulier, comment leur faire respecter deux des principes fondamentaux de la tradition de la démocratie européenne, la séparation du politique et du religieux et l’égalité des droits entre les femmes et les hommes ?

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  • Marianne - Dominique Schnapper sur les migrants : "Il n'y a qu'une seule voie, l'intégration républicaine

    En marge des Rendez-vous de l'Histoire de Blois qui ont commencé le 6 octobre, la sociologue Dominique Schnapper répond aux questions de "Marianne" sur la crise migratoire. Pour l'universitaire, il faut offrir l'hospitalité aux réfugiés, dans une certaine proportion.

    Marianne : Depuis plus d'un an, la crise migratoire remodèle les rapports de force à l'échelle de l'Union européenne. Quelle analyse faites-vous du revirement d'Angela Merkel ? A-t-elle eu raison de prononcer son mea culpa ?

    Dominique Schnapper : Laissons de côté le seul point de vue moral. Les démocraties sont contraintes par leur nature même à tenir compte de l'opinion publique. Et le fait est que les populations européennes sont, aujourd'hui, majoritairement hostiles à la présence en terre européenne des migrants, comme le révèle la dernière étude de l'Ifop commandée par la Fondation Jean-Jaurès. Je ne pense pas que Mme Merkel ait prononcé de bon cœur ce «mea culpa», mais elle l'a fait par réalisme, pour ne pas s'aliéner la part de son opinion publique tentée par les sirènes de l'AfD [Alternative für Deutschland].

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