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Histoire - Page 42

  • Non Fiction : Le Front populaire : l'échappée belle, avec Jean Vigreux

    Jean Vigreux, historien, professeur à l'Université de Bourgogne, présente, pour les 80 ans de l'événement, une magistrale Histoire du Front populaire (Tallandier, 2016), qui constitue à la fois une synthèse accessible et une ouverture vers d'autres perspectives d'histoire culturelle et sociale.

    Nonfiction.fr : Au-delà de l’anniversaire du printemps 1936, pourquoi écrire aujourd’hui une nouvelle Histoire du Front populaire ? Sur quelles archives vous êtes-vous appuyé ?

    Jean Vigreux : Ecrire une histoire du Front populaire permet de travailler sur les mythes et les représentations de cet événement majeur car nous avons tous dans notre mémoire collective des images – presque des icônes – qui marquent cette période.

    Cela permet aussi de les déconstruire. Bien sûr, « y a de la joie », comme le chantait Charles Trenet, bien sûr, les grèves sont un moment d’espoir et de bals, mais en même temps, la société française est traversée par des tensions, des rivalités, des haines – n’oublions pas que Léon Blum a failli se faire lyncher par l’extrême droite. J’ai donc voulu montrer ces concordances et discordances, entre moments festifs et moments de tensions.

    A propos des archives, j’ai d’abord eu la chance de disposer des archives dites de Moscou, qui sont revenues, non pas seulement celles du Komintern et du monde communiste, mais aussi celles de la surveillance française qui avaient été saisies par les Allemands en 1940, ou même complaisamment données par le gouvernement de Vichy, et qui étaient parties, ce qui fait que l’on avait la fameuse série F7 des Archives nationales qui s’arrêtait au début des années 30. Cela est revenu aux Archives nationales et, dans le cadre d’un partenariat qu’on avait monté avec l’Agence nationale de la Recherche (qui s’appelait Paprik@2F), j’ai pu bénéficier de ces archives.

    Mais, au-delà de ces archives nationales, c’est aussi une approche par le local – ma conception du local est aussi celle de jeux d’échelles, montrant comment le local rencontre le national et l’international, comment l’un irrigue l’autre. C’est pourquoi j’ai voulu parler du Front populaire dans les provinces et dans les colonies, car il ne se résume pas à la capitale.

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  • Fondation Jean Jaurès - 10 mars 1906 : «Courrières-les-Morts» par Marion Fontaine

    Le 10 mars 1906, plus de mille personnes périssent dans les mines de Courrières. Marion Fontaine revient sur ce qui fut le plus grave accident de cette nature en Europe et montre, en analysant les débats qu’il a suscités, leur utilité pour appréhender travail et risques industriels au XXIe siècle.

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  • Non Fiction : Exercer la peur en politique

    Résumé : Dans ce long entretien, Patrick Boucheron et Robin Corey reviennent sur les usages politiques de la peur.
     
    Les évènements qui ont marqué l’actualité française et européenne lors du dernier trimestre de 2015 ont montré de façon on ne peut plus évidente que la peur est une émotion éminemment politique : la peur que les attentats ont suscitée, la peur plus diffuse que les migrations entraînent chez une population fragilisée par les difficultés économiques et sociales, la peur de l’extrémisme, enfin, chez tous ceux qui croient encore que la démocratie et la république constituent le meilleur moyen de vivre en paix avec les autres et avec soi-même. La lecture de L’Exercice de la peur nous permet d’appréhender de façon plus raisonnée le déferlement d’émotions et de discours passionnels que nous avons eu à subir. Pourtant, cet entretien entre l’historien français Patrick Boucheron et le politologue américain Corey Robin n’a pas eu lieu à chaud, même si une postface a été ajoutée après les attentats de janvier 2015. Cette rencontre se déroulait à Lyon en novembre 2014, dans le cadre du festival « Mode d’emploi » organisé par la Villa Gillet. Un an plus tard, sa portée n’en est que renforcée par les échos incroyablement justes que notre actualité nous renvoie.
     
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