Les résultats de dimanche ont accentué la fragmentation électorale allemande — dans un pays où l’opinion publique est de plus en plus clivée.
Si la « GroKo » est possible, l’alliance entre le SPD et la CDU/CSU repose sur des bases électorales qui n’ont jamais été aussi fragiles : l’avenir du pays pourrait être dicté par les extrêmes.
Selon Jean-Yves Dormagen, l’Allemagne, autrefois parangon de la stabilité en Europe, fait l’expérimentation brutale d’une nouvelle ère : celle de la polarisation électorale.
1 — Une « victoire » en trompe-l’œil pour la CDU/CSU
Sans surprise, Friedrich Merz et la CDU/CSU sont présentés comme les « vainqueurs » du scrutin de dimanche.
Ce constat est à la fois vrai et faux. Il est vrai dans la mesure où ils sont arrivés en tête avec 28,5 % des voix et qu’ils vont exercer la direction du gouvernement fédéral. Mais il est aussi partiellement faux. Il s’agit en effet d’un résultat en trompe-l’œil qui se révèle de fait assez inquiétant, pour peu qu’on l’analyse dans une perspective de temps long.
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