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  • Fondation Jean Jaurès - Redécouvrir Jaurès

    26 sept. 2024

    Le parcours de Jean Jaurès, figure emblématique de l’histoire de la gauche française et internationale, est à redécouvrir cet automne avec la publication de l’ouvrage de Jean-Numa Ducange, "Jean Jaurès" (Éditions Perrin, septembre 2024). Cette biographie historique, s’appuyant sur des sources inédites et une approche renouvelée, a été présentée en avant-première à la Fondation lors d’une soirée-débat en partenariat avec les éditions Perrin, animée par Emmanuel Laurentin, journaliste et délégué au documentaire à France Culture.

    Résumer la vie et l’œuvre de Jean Jaurès (1859-1944) en quelques lignes est une gageure. Normalien, philosophe, professeur, député (à seulement 26 ans), brillant orateur, journaliste éclairé ou encore patriote internationaliste, il est incontestablement une figure emblématique de l’histoire française et européenne.

    Nombre d’historiens se sont déjà emparés de ce parcours hors du commun, mais Jean-Numa Ducange nous offre dans cette belle biographie un regard renouvelé sur le célèbre leader de la gauche. Il insiste notamment sur l’influence locale, nationale mais surtout internationale de Jean Jaurès : il suit les visites du tribun des plus petites villes du pays jusqu’aux échos et traductions de ses discours dans toute l’Europe – de Milan à Saint-Pétersbourg. Par ailleurs, pour reconstituer sa trajectoire, de nouvelles archives sont mobilisées : fonds privés inédits de dirigeants de l’époque récemment exhumés, bibliothèque personnelle de Jaurès, archives de la préfecture de Police, mais aussi des fonds allemands et russes jamais exploités.

    On entrevoit alors un homme exceptionnel, un député sensible à la langue occitane de ses origines comme au concert diplomatique entre les nations, un orateur hors pair capable de parler aux paysans du Tarn comme aux militants aguerris, et enfin un lettré qui se fait tour à tour philosophe, historien et spécialiste des questions militaires.

  • Fondation Jean Jaurès - Socialistes contre la guerre d'Algérie

    2 oct. 2024

    Certains militants socialistes – minoritaires – s'opposèrent à Guy Mollet sur la question de la Guerre d'Algérie. Ce sont ces parcours, longtemps occultés, que Gilles Morin retrace dans son ouvrage "Socialistes contre la Guerre d'Algérie" (Arbre bleu éditions, 2024), venant ainsi, avec la publication de sa thèse soutenue en 1992, combler un manque sur l’histoire tourmentée de la gauche socialiste dans les années de transition de la IVe à la Ve République. Il en débat pour la Fondation avec Jean-François Merle, président de l'Institut Édouard-Depreux, partenaire de cet ouvrage. Pour les générations parvenues à l'âge adulte durant la guerre d’Algérie ou les années 1960, le discrédit de la SFIO était si fort et si global qu’il en a presque occulté la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui, de l’intérieur et aussi longtemps qu’ils l’ont pu, ont combattu les dérives de ce que l’on a appelé par la suite le « national-molletisme ».

    Gilles Morin, dans cet ouvrage, retrace avec minutie et finesse le cheminement de ces militants, mus par des motivations différentes et parfois contraires, qui entre 1956 et 1958 s’élevèrent contre la trahison de la promesse de faire la paix en Algérie qu’avait portée le Front républicain. Il montre comment le ralliement de la direction de la SFIO à la Ve République a été le point de bascule qui a conduit de l’opposition interne à la scission, pour donner naissance au PSA (Parti socialiste autonome) puis au PSU (Parti socialiste unifié). Pour permettre de mieux comprendre l’émergence de cette opposition, l’auteur analyse en détail les mutations de la SFIO depuis la Libération, ses débats et son fonctionnement internes, ses zones de force et de faiblesse, la composition sociologique de son électorat et de ses adhérents. Il décrit également avec précision les évolutions de sa doctrine coloniale, les pesanteurs et les ignorances qui l’ont empêchée d’appréhender le mouvement de décolonisation, ainsi que le cheminement à propos de la question algérienne de ceux qui ont, en fin de compte, formé cette opposition à Guy Mollet.