Au-delà du débat technique, le procès doit nous amener à interroger les responsabilités morales et politiques, plaident plusieurs intellectuels.
Que pouvons-nous attendre du procès des quatorze complices (trois manquent à l'appel) des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly, qui s'est ouvert ce mercredi 2 septembre, devant la cour d'assises spéciale de Paris ? Où en sommes-nous, cinq ans après les attentats de Charlie, de Montrouge et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, qui ont coûté la vie à dix-sept personnes – dont quatre juifs, trois policiers et les membres d'une rédaction –, laissant des dizaines d'autres à jamais meurtris ?
« En vérité, il ne faudra pas en attendre grand-chose, si l'on s'en tient au débat strictement judiciaire visant à déterminer la responsabilité des seconds couteaux qui ont fourni qui une carte SIM, qui une bagnole, qui une kalachnikov aux assassins… », soupire Philippe Val. Il dirigea Charlie Hebdo de 1992 à 2009, comme rédacteur en chef puis comme directeur de la publication. Et il n'est guère optimiste.
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