Les politiques de lutte contre le terrorisme entraînent-elles une augmentation des discriminations contre les musulmans ? Une étude quantitative montre que si le sentiment d’être discriminé augmente nettement chez les musulmans, il n’affecte pas leur confiance dans les institutions de l’État.
Les politiques antiterroristes françaises ont un objectif simple : protéger l’ensemble de la population en prévenant les attaques sur le sol français. Tout le monde, ou presque, s’accorde sur leur nécessité. Mais lorsque l’on soulève la question de leurs possibles effets secondaires, non-anticipés, ou indésirables, le débat se polarise. D’un côté, pour les partisans d’une approche sécuritaire, la question est secondaire, voire sans importance. S’intéresser aux victimes collatérales de l’antiterrorisme revient à ne pas se concentrer sur ce qui compte – éviter les attaques. Peu importent en effet les dégâts collatéraux concernant quelques individus, pour peu que la majorité de la société soit protégée. Pour d’autres, en revanche, s’intéresser aux effets des politiques antiterroristes est tout à fait central. Telles qu’elles ont été mises en place et renforcées à partir des attentats de Toulouse en 2012, ces politiques participeraient en effet à la discrimination de toute une catégorie de la population française définie comme le nouvel ennemi intérieur : les musulmans de France. « Catégorie suspecte », ces derniers se sentiraient profondément discriminés par l’antiterrorisme.
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