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L'actualité des socialistes : la revue de presse de juillet

EUROPE

OFCE - Après la déclaration de Meseberg…

par Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak

Rien n’est facile en Europe. S’il y a un certain consensus sur la nécessité d’améliorer le fonctionnement de l’UE, les projets diffèrent entre la Commission européenne, les États membres et à l’intérieur même des pays de l’UE. Sur la base du rapport des Cinq présidents de juin 2015 : Compléter l’Union économique et monétaire, la Commission propose de nouvelles avancées pour la zone euro, comme finaliser l’Union bancaire, développer l’Union des marchés de capitaux, créer de nouveaux instruments pour inciter les États membres à entreprendre des réformes structurelles ; créer une capacité de stabilisation budgétaire à l’échelle de la zone euro.

Si le projet de rénovation de l’Europe, basé sur l’impulsion du couple franco-allemand, présenté par Emmanuel Macron, en particulier dans son discours de la Sorbonne du 21 septembre 2017, a été reçu avec un grand intérêt, de grandes réserves sont aussi apparues. Beaucoup d’États membres réclament que les 27 soient traités sur un pied d’égalité ; ils rejettent tout projet accentuant les disparités entre les pays de la zone euro et les autres et tout projet créant un « groupe de rénovation » à l’intérieur même de la zone euro. L’approfondissement de l’Union économique et monétaire doit se limiter à ce « qui est nécessaire » et non s’étendre à « ce qui serait agréable d’avoir »[1]. Par ailleurs, beaucoup d’économistes ou personnalités politiques allemands, refusent toute une Europe des transferts, qui organiserait des transferts permanents, sans un montant limité voté par le Parlement allemand et sans une stricte conditionnalité.

L'ECOLE

Non Fiction - Réussir par l'École, malgré le reste : entretien avec Stéphane Beaud

Treize ans après Pays de malheur , Stéphane Beaud revient avec une nouvelle enquête sur les trajectoires des enfants des classes populaires issues de l’immigration. Cette fois, ce n’est pas l’histoire d’une vie, mais bien de huit vies de galère et d'une fière réussite.

A la sortie d’une conférence, le sociologue rencontre Samira et deux de ses sœurs. Issues d’une famille immigrée algérienne de huit enfants, elles se sont reconnues dans ses analyses et souhaitent poursuivre la discussion. Il en sort une enquête de plusieurs années et un livre, La France des Belhoumi. L’ouvrage reprend et dénoue les fils d’une trame complexe qui relie les transformations de la classe ouvrière, les destins scolaires des enfants d’origine populaire immigrée et les recompositions socio-urbaines des banlieues. 

PAUVRETE

Observatoire des inégalités - De quoi les pauvres ont-ils besoin ?

Pour réduire la pauvreté, il faut d’abord en finir avec le misérabilisme. Il faut à la fois prévenir et soutenir : augmenter les prestations et agir sur le long terme, notamment par l’éducation. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Que faire pour réduire la pauvreté ? Dans ce domaine, comme dans d’autres, les plans se succèdent et n’ont jamais eu beaucoup d’impact. Ils n’en auront pas davantage demain. Même établis avec la meilleure volonté du monde, leur objectif premier est de communiquer sur le fait que l’exécutif est à l’action. La preuve ? Le plan anti-pauvreté du gouvernement, qui devait être présenté en juillet (et même en avril à l’orgine) a été repoussé en septembre (voir encadré). Contrairement aux baisses d’impôts des plus aisés, la pauvreté peut attendre.

Pour autant, le président de la République a tout à fait raison de souligner qu’en France, nombreux sont ceux qui se complaisent à « documenter le sinistre » comme il dit [1] et idéalisent le passé. La critique sociale peut aussi servir le conservatisme.

DEMOCRATES

L'Aurore - Note de lecture : Jake Sullivan et le retour espéré aux fondamentaux progressistes chez les Démocrates américains

Jake Sullivan a été l’un des piliers de la campagne de Hillary Clinton en 2016. C’est un expert des relations internationales, domaine dans lequel il a travaillé auprès du président Barack Obama puis auprès du vice-président Joe Biden. Mais dans un papier récent publié Democracy Journal (20/06/2018, https://democracyjournal.org/arguments/the-new-old-democrats/), il aborde plus largement la question de la gauche américaine. Le titre donne une idée de ce que promeut désormais Sullivan : « The New Old Democrats » que le chapeau explicite ainsi : « Nous ne sommes plus dans les années 1990. Le peuple veut que le gouvernement résolve de grands problèmes. Voilà comment les Démocrates doivent répondre ».

MIGRANTS

Le Vent se lève - Le destin de l’Europe se joue en méditerranée – penser l’Europe à l’aide de l’essai d’Ivan Krastev

Même si les chiffres soulignent que le pic de la crise migratoire est passé, dû principalement à des traités douteux avec des pays tiers combiné aux évolutions de la guerre en Syrie, les gouvernements de l’UE continuent à gesticuler sur la thématique des migrations. Les dernières conclusions du conseil européen en juin confirment les analyses de Ivan Krastev, dans son livre Apres l’Europe, que la prochaine étape pour l’intégration européenne se fera sur les dos de ceux qui cherchent un meilleur avenir en Europe. La migration est désormais une question existentielle pour l’Europe. Article d’Edouard Gaudot initialement publié le 2 juillet sur le Green european journal.

CAP 22

Acteurs publics - Tout sur le rapport CAP22

Alors que le rapport d’experts sur la réforme de l’État était censé rester secret jusqu’en octobre malgré des fuites importantes ces derniers jours, le syndicat Solidaires Finances publiques a fini par publier lui-même le document le 20 juillet. Le rapport du comité Action publique 2022 [téléchargeable ici] comprend des propositions sur la fonction publique qui, à défaut d’être précises, vont dans le sens des réformes déjà engagées. Le document suggère aussi des externalisations. Passage en revue de certaines propositions.

Le Point - Services publics: Rabault (PS) dénonce une "tendance à vouloir rendre l'Etat invisible"

La cheffe de file des députés PS, Valérie Rabault, a déploré mercredi une "tendance" du gouvernement à "vouloir rendre l'Etat invisible", en taillant dans les dépenses publiques pour équilibrer des baisses d'impôts "Le gouvernement n'apprécie pas à sa juste mesure l'état de certains services publics. (Il) a tendance à vouloir rendre l'Etat invisible, inexistant par endroits", a fustigé la députée du Tarn-et-Garonne sur France Inter, pointant notamment les pistes du rapport CAP 22, qui doivent encore faire l'objet d'arbitrages progressifs.

MACRON

Le Vent se lève - « Macron est l’aboutissement de la reconversion de la social-démocratie » – Entretien avec Fabien Escalona

Fabien Escalona est politiste, rattaché à l’Institut d’études politiques de Grenoble et à l’UPMF. Il est également chroniqueur politique dans les colonnes de Mediapart depuis la campagne présidentielle de 2017. Auteur d’une thèse récemment parue sur la reconversion partisane de la social-démocratie à la fin des années 1970, il revient pour nous sur les évolutions de la famille social-démocrate depuis l’après-guerre et sur les développements politiques récents, notamment l’élection d’Emmanuel Macron.

Bouillaud's Weblog – bloc-notes d'un politiste : Communiquer en macroniste.

Et voilà, cela se confirme, en ce début d’été 2018, la (dé)cote de popularité, telle que mesurée par les sondages, d’Emmanuel Macron rejoint les bas scores des deux Présidents de la République à la même époque de leur mandat respectif.

La raison de fond est, comme pour les deux mandats présidentiels précédents, l’écart entre un mode d’élection qui oblige à jouer le « roi thaumaturge » pour se faire élire et une réalité de la mise en œuvre des politiques publiques et de leurs effets concrets sur l’économie et la société  françaises qui n’ont pas la même évidence et la même célérité.

BELLA CIAO

Slate, Gaël Brustier - «Bella ciao» ou l'assassinat de la gauche par le vide

La reprise de la chanson révolutionnaire italienne sonne-t-elle le glas de la gauche? L’appropriation avérée par le marché de symboles de la gauche contribue à affaiblir celle-ci.

Depuis quelques semaines, une chanson révolutionnaire italienne est entonnée sur les plateaux télé. La signification de ce phénomène ne saurait échapper à l’analyse et à la critique... en ce domaine plus que jamais nécessaires.

«Bella Ciao» entonnée de clips en plateaux télé, qui à gauche devrait s’en plaindre? Pourtant, le retour en vogue de cette chanson, dû à la série «La Casa de Papel», pourrait bien sonner le glas d’une certaine symbolique de gauche, héritée du siècle passé. Sans le vouloir, Maître Gims contribue à cet enterrement. Les paroles de sa reprise font de la chanson révolutionnaire une bluette romantique. On est loin du sens historique de «Bella Ciao».

BENALLA

Le nouveau magazine littéraire - L'affaire Benalla souligne les faiblesses, mais heureusement également, les forces de notre démocratie

Des faits graves, des suites administratives insuffisantes, un manque de transparence flagrant... L'affaire Benalla questionne la démocratie mais peut également, selon le politiste et chercheur CNRS au Cevipof Bruno Cautrès, contribuer à la renforcer.

Au fond, l’histoire est simple : un chargé de mission de l’équipe présidentielle à l’Elysée a commis un ensemble de fautes graves au plan de sa responsabilité professionnelle, sans doute impardonnables au plan politique compte-tenu de sa position élevée à l’Elysée et des moyens généreux mis à sa disposition par le contribuable. Faut-il en effet rappeler que si le chiffre avancé par le porte-parole du gouvernement est avéré (5000 euros nets par mois de salaire), ce traitement est nettement plus élevé que celui de la plupart des chercheurs du CNRS, mais aussi plus élevé que le salaire médian des magistrats ou des commissaires de police (des professions peu réputées pour l’absence d’engagement professionnel de leurs membres).

Le nouveau magazine littéraire, Thomas Legrand - Affaire Benalla : l'occasion (presque) gâchée pour Emmanuel Macron d'afficher une présidence (enfin) différente

Pour Thomas Legrand, éditorialiste à France Inter, Emmanuel Macron lors de son intervention devant les élus LREM sur l'affaire Benalla a perdu une occasion de rompre avec ses prédécesseurs ... montrant ainsi qu'il est encore dans la fascination de lui-même.

Ça avait bien commencé… Très « Nouveau Monde », très « République exemplaire », Emmanuel Macron refusait le vieux réflexe de l’irresponsabilité politique que tant de présidents de la Vème  avaient pratiqué avant lui, bien à l’abri de nos institutions si protectrices pour le chef de l’État. Le président, élu au suffrage universel direct, est le chef de l’exécutif. Un exécutif qui ne procède donc pas du pouvoir législatif. Cette spécificité fait de la France un régime dit « parlementaire rationalisé » qui permet, pratiquement, au président de n’avoir à répondre que devant le peuple, sous la forme et au rythme de son choix. Le parlement peut contrôler l’action du gouvernement mais, théoriquement, pas s’intéresser aux affaires qui touchent l’Élysée, puisque le président n’est pas responsable devant lui. La commission des Lois transformée, pour l’occasion, en commission d’enquête, fait donc un travail inédit et utile.

REFORME CONSTITUTIONNELLE

L'Aurore, Jean Glavany - Réforme constitutionnelle : gare à l’antiparlementarisme!

Le Parlement débat actuellement d'une réforme constitutionnelle dont les Français ne parlent pas du tout alors qu'elle peut avoir de grandes conséquences quant à la nature-même de notre démocratie.

Quand il s'agit de réforme constitutionnelle, il paraît tout d’abord important d’en appeler à  l'humilité, simplement parce que les révisions constitutionnelles sont une vieille passion des politiques ...alors que les Français s'en moquent parce qu'ils savent que ça ne va pas changer leur vie de tous les jours ni régler leurs principaux problèmes. Il y a donc une ardente obligation de pédagogie des politiques pour que le peuple se saisisse de l'importance éventuelle d'une révision. Reconnaissons qu'à ce stade, cette pédagogie est absente et, peut-être pire, que trop souvent ce debat est réduit à un galimatias  de café du commerce dont on se demande parfois s'il n'est pas surtout fait pour exciter les médias et la démagogie...

FDJ

Observatoire des inégalités - Jeux d’argent : un impôt sur la fortune du pauvre

Les dépenses en jeux d’argent pèsent sur les plus pauvres et les moins diplômés. L’État, autorité de tutelle du secteur et principal actionnaire de la Française des Jeux, exploite l’espoir illusoire d’un gros lot. L’analyse et les propositions de Quentin Duroy et Jon D. Wisman, économistes.

Les recettes publiques issues des produits de la Française des Jeux (FDJ), du Pari Mutuel Urbain (PMU), des jeux en ligne et des casinos s’apparentent à un impôt « régressif » [1]. Les ménages les plus démunis y laissent en effet à l’État un pourcentage de leurs revenus supérieur à celui des catégories aisées. Les plus défavorisés jouent davantage et, de fait, payent cet impôt sur la base d’une promesse illusoire d’un futur meilleur. Le développement incontrôlé des jeux d’argent nourrit les recettes fiscales de l’État censé réguler ces activités, mais pèse toujours plus lourd sur les revenus des moins favorisés.

CHOMAGE

OFCE - Au-delà du taux de chômage …

En plus d’occulter les dynamiques à l’œuvre sur le marché du travail, la définition stricte du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) ne prend pas en compte les situations à la marge du chômage. Ainsi les personnes souhaitant travailler mais considérées comme inactives au sens du BIT, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (sous deux semaines), soit parce qu’elles ne recherchent pas activement un emploi, forment le « halo » du chômage.

Les bases de données de l’OCDE permettent d’intégrer dans le chômage une partie des individus qui en sont exclus du fait de la définition du BIT. Le graphique présente pour les années 2008, 2012 et 2017 le taux de chômage observé auquel viennent s’additionner d’une part les individus situation de temps partiel subi et d’autre part les personnes âgées de 15 ans et plus, sans emploi, et ne recherchant pas activement un emploi mais qui désirent travailler et sont disponibles pour prendre un emploi. De plus elles ont recherché un emploi au cours de 12 derniers mois. Ces dernières sont définies par l’OCDE comme ayant « un lien marginal à l’emploi ».

ISLAMISME

Voix de l'Hexagone - Naëm Bestandji : « En luttant contre l’islamisme, on lutte aussi contre l’extrême droite »

Naëm Bestandji est militant laïque et féministe. Il a travaillé de nombreuses années dans le domaine socio-culturel dans les quartiers populaires. Depuis longtemps déjà, il observe les dérives communautaristes et tire la sonnette d’alarme face à la montée de l’islamisme dans les banlieues et à l’inertie des politiques.

Propos recueillis par Ella Micheletti.

Voix de l’Hexagone : Vous avez vu, sur le terrain, l’islam radical gagner du terrain au fil des années et la mixité et l’égalité ouvertement remises en cause. Quelles sont les raisons qui expliquent une telle indulgence coupable des politiques locaux et nationaux ?

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