L’histoire populaire de la France que conte Michelle Zancarini-Fournel est celle de figures individuelles et de combats politiques souvent occultés. Comblant nos « failles mémorielles », elle suggère aussi une autre narrativité.
H. Zinn, l’auteur d’Une histoire populaire des États-Unis d’Amérique, considérait l’écriture de l’histoire comme un moyen d’éveiller les consciences et de susciter l’action. Il fixait pour ce faire à l’histoire populaire, qu’il appelle aussi « radicale », cinq objectifs politiques majeurs : aiguiser notre sensibilité au destin des victimes ; dénoncer les prétentions des gouvernements à la neutralité ou à la bienfaisance, et l’idéologie qui brouille notre lucidité ; préserver de l’oubli les moments qui ont montré la possibilité d’une vie meilleure, mais aussi les trahisons des leaders révolutionnaires. Ces objectifs, H. Zinn entendait les atteindre en redonnant, à côté de l’histoire officielle écrite par les dominants, une voix aux oubliés.
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