Le 23 avril 1995, à 20 heures, Lionel Jospin crée la surprise en arrivant en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec un peu plus de sept millions de voix et 23,3% des suffrages exprimés. Fort d’un score de 8,64%, le candidat communiste Robert Hue limite le déclin de son parti. Alexandre Chabert, doctorant au Centre d’histoire de Sciences Po, décrypte dans cette note ce moment de l’élection présidentielle pour la gauche en France, sa résonance avec le scrutin municipal qui suivit, et son écho annonciateur du succès de 1997.
Organisée entre deux scrutins législatifs à l’issue radicalement différente pour la gauche (déroute historique en 1993, succès de la « gauche plurielle » en 1997), l’élection présidentielle de 1995 s’inscrit au cœur d’une séquence de scrutins aux enjeux nationaux qui n’ont jamais été si rapprochés dans l’histoire de la Ve République. Elle présente aussi l’originalité d’être directement suivie d’élections municipales dont le résultat est, au moins en partie, influencé par la campagne nationale qui les a précédés.
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