Bientôt cinq années après le chamboulement du paysage politique français provoqué par l’élection d’Emmanuel Macron et la victoire de La République en marche aux élections législatives, que reste-t-il du « nouveau monde » ? Les élections nationales, que ce soit la présidentielle ou l’élection européenne, ont certes illustré la fin du duopole politique français du Parti socialiste et des Républicains (anciennement UMP). Pour autant, ces deux mouvements ont prouvé leur résilience en marginalisant leurs adversaires lors des élections locales (municipales, départementales et régionales). Cette double réalité complique la compréhension que l’on peut avoir du nouveau paysage politique en France, qui n’apparaît pas comme étant parfaitement stabilisé.
Ces dernières années, les partis politiques ont vu leur popularité se dégrader auprès des Français qui ne voient plus leur rôle d’un œil positif et bénéfique dans la résolution des grands enjeux. Dans ce contexte, et à partir d’un travail mené sur des cumuls de données Ifop sur la proximité partisane déclarée des Français depuis 2013, une analyse du système partisan inédite et moins contingente de la vie électorale peut être dressée. Cette étude fait apparaître une « balkanisation » de la sympathie partisane des Français avec en parallèle une progression forte de la désaffiliation politique (se traduisant par une spectaculaire hausse de l’abstention) qui crée une nouvelle « manne électorale » instable pour les candidats aux différentes élections. Le jeu électoral s’en trouve bouleversé et devient de plus en plus imprévisible.
Lire la suite
________________________
________________________