Est-ce que la pandémie n’aura été finalement qu’un miroir grossissant de tout ce qui était déjà latent dans la société, ne jouant en fait qu’un rôle d’accélérateur dans ce qui était pourtant bien là sous nos yeux : l’obsolescence des relations sociales, l’apathie démocratique et le repli sur soi ? Pour nous aider à y voir clair, deux baromètres regorgent d’enseignements fort utiles : le « Baromètre de la confiance politique », d’une part, et le « Baromètre des émotions », d’autre part, que la Fondation Jean-Jaurès vient tout juste de publier, en partenariat avec Le Point et l’institut Viavoice.
Demain, ça sera la grande fête, la grande aventure, le grand soir, les années folles.
Autant de phrases lancées en l’air en permanence pour imaginer le monde d’après, dont l’ambiance serait comparable à celle qui régnait aux lendemains des conflits guerriers. Le problème, c’est que rien de ce que nous avons vécu n’est comparable à la guerre. D’abord parce que ce que nous vivons n’aura, vraisemblablement, pas de « fin » notable et aussi simple, aussi claire, aussi nette, qu’une fin de conflit guerrier avec la signature d’un armistice. D’ailleurs, les premiers chiffres sur les taux de natalité montrent bien qu’il n’y aura pas de boom des « bébés Covid » comme après-guerre : l’étude annuelle de l’Insee indique que les naissances ont légèrement baissé en 2020 par rapport à 2019 (-1,8 %)[1].
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