Michel Rocard est décédé le 2 juillet 2016. Jules Fournier, qui collabora avec lui à son ouvrage Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité (Flammarion, 2015), lance dans cette tribune un appel pour que les écrits et la pensée de Michel Rocard restent présents et qu’ils continuent à nous inspirer dans le contexte de crises sanitaire, économique et sociale qui secouent la planète.
« Tous rocardiens ! ». Au moment de sa disparition il y a tout juste quatre ans, la presse soulignait à quel point la mémoire de Michel Rocard était unanimement saluée : responsables politiques – de gauche comme de droite –, intellectuels et syndicalistes pleuraient l’ancien Premier ministre qui, pendant plus d’un demi-siècle, a mené de front combats politiques et idéologiques, action et réflexion. Le tout sans se départir d’un parler certes compliqué, mais vrai : Michel Rocard avait trop d’estime intellectuelle pour ses interlocuteurs, quels qu’ils soient, pour se laisser aller aux facilités des raccourcis ou des à-peu-près. « Dans un pays qui vit au rythme d’échéances électorales nombreuses, peut-on lire écrit de sa main dans l’éditorial du premier numéro Convaincre, le débat politique de fond est trop souvent édulcoré : chacun s’attache à séduire plus qu’il ne cherche à convaincre ».
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