Uber, Waze, Airbnb… Les algorithmes qui régissent ces plateformes sont fondés sur l’optimisation du service rendu à l’usager, et non sur une norme collective, politique ou morale. Leurs mises en accusation mettent à nu la gouvernance implicite des architectures techniques.
Cet essai est un extrait du livre de la collection Puf/Vie des idées, paru le mercredi 28 août 2019 : Gouverner la ville numérique, dirigé par Antoine Courmont et Patrick Le Galès.
Des journalistes en Angleterre, en Italie et en France [1] créent de faux profils de restaurants qu’ils parviennent à faire monter dans les classements de Tripadvisor à l’aide de commentaires élogieux et de bonnes notes, afin de dénoncer les calculs artificiels de réputation qui favorisent une concurrence déloyale entre les restaurants et trompent les clients. Des chercheurs dénoncent la présence de « voitures fantômes » sur l’application Uber [2], prouvant que la société de VTC simule le marché de l’offre et de la demande dont elle prétend rendre compte en tant que simple intermédiaire, de manière à maîtriser les tarifs et donner l’impression d’une offre abondante aux utilisateurs. Ces deux mises en accusation des calculs numériques sont typiques des initiatives visant à auditer et critiquer les plateformes numériques et leurs algorithmes.
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