En ordonnant mardi la suspension de l’arrêté municipal pris par le Maire de Langouët visant à interdire l’utilisation de pesticides à moins de 150 mètres des habitations dans sa commune, le tribunal administratif de Rennes, saisi pat la Préfète d’Ille-et-Vilaine, refuse au maire l’application du principe de précaution en vue de protéger la population des effets nocifs des pesticides de synthèse.
Nous dénonçons le double discours de l’Etat qui d’un côté semble vouloir donner raison au maire en annonçant par la voix du Président de la République la mise en place d’une nouvelle législation et qui de l’autre attaque l’arrêté devant un tribunal administratif et demande sa suspension immédiate.
Cette situation risque d’ailleurs de se répéter. A Perray-en-Yvelines, Château-Thierry, Parempuyre, Ruelle-sur-Touvre, Gennevilliers, Sceaux, Audincourt, dans une vingtaine de communes déjà, d’autres maires ont pris des décisions identiques pour sauvegarder la santé de leurs habitants. Ils risquent à leur tour de voir leurs arrêtés suspendus.
Dans ce contexte, nous tenons à affirmer notre soutien aux maires qui défendent la santé des gens avant les profits des grandes industries de l’agro-business. Chacun sait que les arrêtés d’aujourd’hui seront la loi de demain. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel pour amplifier ce mouvement et soutenir les maires dans leur action.
Nous affirmons également aux agriculteurs que nous avons conscience de leur situation. Ils sont victimes d’un système productiviste et industriel dépassé. Nous les invitons à se joindre à ce mouvement pour poursuivre le combat que nombreux d’entre eux mènent afin de produire une alimentation de qualité.
Notre devoir collectif est de préserver et renforcer la santé de nos concitoyennes et concitoyens et celle des génération futures.