Il y a quelque chose qui cloche dans le «populisme de gauche» de Mouffe et Laclau. Oui, mais quoi? Une manière de répondre à cette question est de revenir au fondement de leur doctrine, qui réside dans l'interprétation de la Révolution française comme matrice des totalitarismes popularisée par François Furet.
Hier soir, 14 décembre, j’assistais au Lieu-Dit à une réunion sur le thème : « Le populisme est-il l’avenir de la gauche ? » Intervenaient Chantal Mouffe, Jorge Lago, Lenny Benbara et Charlotte Girard. Chantal Mouffe prévint d’emblée : il ne s’agissait pas d’un débat contradictoire, les intervenants étant d’accord sur l’essentiel. La contradiction aurait pu venir de la salle si quelques minutes avaient été consacrées aux questions des auditeurs : malheureusement, ce ne fut pas le cas. Je suis donc resté sur ma faim, et ne suis pas sorti plus convaincu que je ne l’étais en entrant que le populisme soit l’avenir de la gauche, ou du moins qu’il soit davantage que le glaçage d’un gâteau dont il ne faut pas oublier de faire la pâte. J’étais venu avec l’envie de soulever ce qui me semble un problème de fond dans la théorie du populisme élaborée par Chantal Mouffe et Ernesto Laclau ; n’en ayant pas eu l’occasion, je me décide à le mettre sur le papier, en espérant que mes lecteurs m'aideront à le résoudre.