Notre responsabilité envers les victimes du changement climatique relève-t-elle d’un devoir de justice ou d’un simple devoir d’assistance ? Dans cet ouvrage de synthèse, Olivier Godard restitue les principaux débats sur la justice climatique, tout en assumant certaines positions controversées.
Recensé : Olivier Godard, La justice climatique mondiale, Paris, La Découverte, 2015, 125 p., 10 €.
Le changement climatique intéresse de plus en plus les philosophes moraux et politiques. La justice climatique est un champ de recherche jeune mais en pleine expansion qui aborde les nombreux problèmes normatifs soulevés par le changement climatique. Comme le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’atteste dans son dernier rapport, « L’atténuation et l’adaptation soulèvent des questions d’équité et de justice. […] Dans de nombreux domaines d’application, l’élaboration de politiques climatiques exige jugements de valeur et considérations éthiques » [1]. Ce groupe d’experts a même consacré un chapitre entier de son rapport de 2014 aux problèmes normatifs soulevés par le changement climatique [2]. Qu’a à dire le philosophe sur cet objet qu’on tient la plupart du temps pour un problème fondamentalement scientifique, politique et économique ?