La démocratie représentative est en crise, tout le monde en convient. Au lieu d’être une expression du peuple dans un mouvement d’auto-organisation libre et souveraine, sa forme dite représentative, construite au cours du XIXe siècle, a été préemptée, tout au long du XXe siècle, par les professionnels de la politique.
Des décennies de délégation de pouvoirs ont habitué la population à « librement se soumettre » en se dessaisissant de ses droits, au profit de ceux censés disposer « d’une raison supérieure », selon les termes de François Guizot, l’un des fondateurs du libéralisme politique. Aujourd’hui, la délégation de pouvoirs semble aller de soi dans notre démocratie si peu conforme aux espérances trop vite qualifiées d’« utopiques » aux siècles derniers. Or, si nous voulons réapprendre la démocratie en actes, il nous faut nous emparer des leviers de la liberté responsable.