Résumé : Donner le droit d’avoir des droits à tous les hommes. C’est une des raisons qui mène Alexis Nouss à fonder le concept de la condition exilique. C’est aussi le statut de la littérature qu’il pense. Nous n’en sommes plus à l’époque des voyages.
C’est à un travail précis de clarification conceptuelle que se livre Alexis Nouss, de son vrai nom Nuselovici, professeur de littérature générale et comparée à l’Université d’Aix-Marseille. L’objectif est cependant plus qu’un travail de méthode, même si celle-ci est essentielle à son analyse. Ce qu’il veut avant tout, c’est construire une approche de l’exil qui soit plus qu’un repli sur soi désabusé ou extérieur à tout engagement. Ce sont ses références répétées à Kafka et à Benjamin, qui lui aussi s’intéressa longuement à Kafka, qui montrent l’importance de la question de l’éthique et de la justice dans ce livre. La condition exilique est à traduire comme la condition nécessaire à la refondation de celles-ci.
Pour un « nettoyage terminologique » et une autre méthode
Le ton est donné. L’auteur de La condition de l’exilé sera polémique, incisif, refusant la bonne ou mauvaise conscience des uns et des autres. Proche de l’actualité – des bateaux emplis d’hommes faisant naufrage au large des côtes italiennes aux conditions tout autant inhumaines de Calais – il revendique un droit aux droits, dans la lignée de Arendt et Agamben, contre la conception trop économiste de Durkheim, plus proche de celle d’expérience humaine de Simmel. Le texte est un cri contre des nations prisonnières de leur égoïsme.
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