L’électorat du Front national progresse, mais évolue peu : très à droite au plan idéologique, il recrute davantage dans les milieux populaires et peu instruits. Phénomène nouveau, il perce aussi dans la fonction publique, chez les catholiques, dans les tranches d’âge intermédiaires, et tend à se féminiser.
Depuis que Marine Le Pen est à sa tête, le Front national (FN) a connu une progression électorale spectaculaire, frôlant 28 % des suffrages exprimés au premier tour des régionales de 2015 et rassemblant 6,8 millions de voix au second. Et il a fidélisé son électorat[1]. Mais ce dernier n’est pas fondamentalement différent de celui que mobilisait son père, malgré la stratégie de « dédiabolisation » mise en œuvre par sa présidente et sa volonté affichée de diversifier ses soutiens[2]. La comparaison du profil idéologique (tableau I) et sociodémographique (tableau II) des électeurs du FN aux régionales de 2015 avec celui des électeurs de Jean-Marie Le Pen puis de sa fille aux scrutins présidentiels depuis 1988 est à cet égard éclairante.
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