Asiem el Difraoui — Le coup de Joulani et de HTC contre Bachar el-Assad n’est pas seulement un tremblement de terre pour la région. La prise éclair du pouvoir par le nouvel homme fort de la Syrie signe la victoire du « djihadisme politique » comme stratégie de conquête et doit être lu comme un tournant dans l’histoire de l’islamisme mondial.
Comment situez-vous Hayat Tahrir al-Cham (HTC) dans le contexte d’évolution du djihadisme à l’échelle mondiale, par rapport aux autres groupes actifs en Syrie, en Irak, dans le monde ?
À première vue, HTC représente une évolution « positive » du djihadisme — le chercheur américain Aaron Y. Zelin, fin connaisseur de HTC, parle à son sujet de « djihadisme politique ». Son leader Abou al-Joulani s’est en effet efforcé d’acquérir une légitimité non religieuse par la démonstration de sa capacité à administrer la province d’Idlib. Il essaye de convaincre les observateurs depuis 2016 que l’organisation se serait détournée du djihad global.
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