Sa génération a été la plus meurtrie par les attentats du 13 novembre. Alors que la vie reprend, le jeune écrivain met en garde contre tout esprit de mortification.
Ecrivain précoce, remarqué en 2010 pour son premier roman, La Synthèse du camphre (2010, Gallimard) mais aussi documentariste, homme de radio pendant quatre ans sur France Inter, comédien, réalisateur..., Arthur Dreyfus est un intellectuel et artiste aux multiples talents. Né en 1986, il appartient à ce que l'on nomme, depuis vendredi 13 novembre, la « génération Bataclan ».
« Grandir, ou finir de grandir, avec le terrorisme, dans cette peur latente, est une donnée qui existe pour ma génération. Oui, si j'ai un jour des enfants, des petits-enfants, je leur parlerai de Charlie et du Bataclan. Toutefois, je suis très frappé par la rapidité avec laquelle, malgré la violence du choc qu'ont constitué les attentats du 13 novembre, la vie a repris son cours — excepté, évidemment, pour ceux qui ont vécu un deuil personnel. Le lendemain des attaques, je ne pouvais pas sortir de chez moi. Mais le surlendemain, je me suis remis à marcher dans la rue. Un jour plus tard encore, j'ai repris le métro. C'est frappant, cette capacité obligatoire à reprendre la vie qui est la nôtre, et qu'on ne nous ôtera jamais.
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