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La rentrée scolaire a fait ressurgir de nombreux débats autour du rôle concret de l’institution scolaire : école des savoirs ou d’apprentissage de la pensée ? Cet entretien croisé entre Gabrielle Halpern, philosophe, et Bruno de Monte, directeur général de Médéric, école hôtelière de Paris, creuse la question et les défis auxquels l’école fait face entre méthodes d’apprentissage interdisciplinaire à articuler, impact des nouvelles technologies et nécessité de revaloriser le rôle des enseignants pour former les citoyens de demain.
L’école a connu et connaît de nombreux bouleversements depuis plusieurs années, comment pourrait-on la repenser ?
Gabrielle Halpern : Avant de la repenser, il me semble important de réfléchir à la manière dont on dit l’école : éduquer, instruire, former, enseigner… La langue française tient son génie notamment de la diversité de ses mots, dont chacun exprime une nuance, de telle sorte qu’il n’y a pas de synonyme à proprement parler. En hommage à Jacqueline de Romilly, il nous faut donc parcourir ensemble un bref détour étymologique. « Enseigner » vient du latin « insignire », qui signifiait « signaler, désigner ».
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Fruit d’une enquête menée sur trois continents, une plongée édifiante dans les arcanes complexes de l’économie du médicament, mise à mal par la course aux profits des laboratoires.
Anti-inflammatoires injectables, anticoagulants, anti-infectieux, anticancéreux et même boules de coton font défaut. Comme de nombreuses autres en France, la pharmacie de l’hôpital de Rennes est en permanence sur le fil. Ces deux dernières décennies, les pénuries de médicaments et de produits sanitaires ont été multipliées par vingt en Europe. Tous les laboratoires ou presque étant concernés, les praticiens et les établissements de santé sont contraints de jongler avec les contingentements pour pallier les insuffisances. Certains doivent même se résoudre à prioriser les patients dans l’accès aux traitements, selon des barèmes établis par les agences de santé. Aux Pays-Bas, des pharmacies hospitalières se sont résignées à fabriquer elles-mêmes les molécules dont elles manquent cruellement, tandis que l’arrêt de la distribution de stylos injecteurs d’adrénaline en Espagne, pourtant fabriqués sur le territoire, a obligé les autorités de santé ibériques à ruser pour en importer…
Lobbying et délocalisations
Mises en lumière dernièrement par la pandémie de Covid-19, au début de laquelle l’absence de masques, de surblouses jetables ou de paracétamol s’est avérée criante, les pénuries de produits pharmaceutiques et sanitaires ont des causes multiples. Au-delà de la recherche de profits des grands acteurs du secteur, qui privilégient les molécules innovantes et délaissent les anciennes, moins lucratives, l’enquête de Xavier Deleu (Cannabis : quand le deal est légal, Plus vite, plus haut, plus dopés) et de la journaliste indépendante Rozenn Le Saint pointe le lobbying mené par les labos auprès des gouvernements et des autorités sanitaires pour conforter leurs marges, mais aussi les délocalisations de leurs usines dans des pays à bas coût de production, comme la Chine et l’Inde, où les exigences environnementales sont moindres.
Menée sur les continents européen, asiatique et américain, et solidement documentée, cette plongée dans les arcanes de l’économie du médicament recueille la parole, poignante, de patients et de leurs proches, mais aussi de médecins et de spécialistes de la santé, qui ouvrent des pistes pour remédier à ces logiques dommageables pour la vie de millions de malades.
Documentaire de Xavier Deleu (France, 2021, 1h30mn)