Claire Marin est professeure de philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles et membre associée de l’ENS-Ulm. Elle est notamment connue pour son ouvrage "Rupture(s)" (L’Observatoire, 2019), qui revenait sur l’effet des ruptures sur notre existence et notre identité. Avec "Être à sa place" (coll. “La relève”, éditions de L’Observatoire), elle s’intéresse à l'injonction à trouver sa place, à être à sa place.
Car ne pas avoir sa place peut être vécu comme une souffrance dans une société qui tend à catégoriser. Mais aussi comme une richesse. Si l’on se réconforte dans la familiarité des lieux connus, que ce soit la famille, les amis, une discipline dans laquelle on est à l’aise, la richesse est aussi dans le fait de se confronter à la nouveauté. Sommes-nous finalement les mieux placés pour savoir quelle est notre place ?
Contre l’idéal d’une chambre à soi, et l'illusion selon laquelle "il y aurait un lieu géographique, spatial, identifiable qui me permettrait mieux que les autres d'être moi-même", Claire Marin met en doute le pouvoir magique des seuls lieux. Parfois, c’est en nous-même qu’il faut chercher notre place. Elle évoque ainsi le "vrai lieu" d'Annie Ernaux, l'auteure de "La Place", qui elle se trouve et se retrouve dans l'écriture.