Alors que les identités de classe perdent de leur centralité pour expliquer les mouvements sociaux, le sociologue Pierre Rosanvallon propose d’être plus attentif à leur dimension émotionnelle.
Vous partez d’un constat : nous ne comprenons plus le monde social. Pourquoi ?
Pierre Rosanvallon : Depuis une vingtaine d’années, les partis politiques déclinent, tout comme le syndicalisme. La dichotomie droite-gauche et ses polarités (exploiteurs contre exploités, ordre contre justice, intérêts contre valeurs, etc.) n’ont plus la capacité de produire des idéologies qui canalisent les conflits. Ce sont les mouvements sociaux eux-mêmes que nous ne comprenons plus.
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