Institué pour permettre à l’exécutif de faire taire les divisions partisanes, le régime de la Ve République semble avoir atteint son paroxysme avec l’élection de 2017. L’examen des transformations du champ politique suggère néanmoins qu’il ne faut pas enterrer trop tôt les partis politiques.
Que la place centrale prise par l’élection présidentielle au suffrage universel en France sous la Ve République ait transformé en profondeur les partis politiques est une idée déjà ancienne. Selon ses tenants, les partis se seraient mus en « machines présidentielles dont la fonction première serait d’être des tremplins pour une candidature présidentielle et subséquemment d’être une ressource organisationnelle pour le président ». La victoire d’Emmanuel Macron, homme sans passé partisan, porté par une organisation ad hoc créée quelques mois avant le scrutin, mais aussi la performance de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, ont été considérés par certains comme un nouveau seuil franchi dans ce processus de présidentialisation, un point de bascule dans une nouvelle ère qui se caractériserait par l’avènement d’entreprises politiques personnelles vouées à se former ou à se défaire à la veille de chaque élection présidentielle
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