La notion d’intégration pose de nombreuses difficultés. Elle est largement rejetée par les intéressés, âprement discutée par les chercheurs, hâtivement tranchée dans la sphère médiatique, mise au défi par la comparaison étrangère. Autant de raisons de la prendre en considération.
Le chercheur en sciences sociales n’a pour objectif ni d’alarmer l’opinion ni de la rassurer. Il ne cherche à peindre la situation ni en rose ni en noir. En matière d’intégration, le tableau est contrasté, ce qui écarte d’emblée toute vision manichéenne et nous pousse à chercher des explications vérifiables.
« Immigrés » est un raccourci trompeur. La question de l’intégration ne se pose pas dans les mêmes termes selon la génération. On distingue désormais : la première génération, celle qui est née à l’étranger et qui a changé de pays ; la génération 1 ½, comme disent les sociologues américains, celle qui est entrée avant l’adolescence et a grandi sur place ; la deuxième génération, qui comprend les enfants nés sur place d’un couple mixte et ceux nés sur place de deux parents immigrés ; les générations suivantes, enfin. Seule la première est composée d’immigrés. Mais sa destinée peut être infléchie par le parcours d’intégration de la génération suivante. Dans l’idéal, à condition de disposer des données, il faut prendre en compte ces différences entre générations, ainsi que leurs interactions.
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