ECOLE
En dépit de sa vocation égalitaire, l’école de la République est concernée au premier chef par la persistance, voire le renforcement d’une fracture sociale qu’elle ne parvient pas à résorber. En cette veille de rentrée scolaire, Iannis Roder et Jérôme Fourquet montrent en quoi l’école est un terrain privilégié pour observer les divers processus de fragmentation de la société française.
I - Quand la fracture sociale s’invite à l’école
L’enquête internationale PISA de 2015 a une nouvelle fois fait ressortir certaines spécificités du système éducatif français. Parmi tous les pays de l’OCDE, c’est en effet en France que la corrélation entre le niveau social des parents et les performances scolaires des élèves est la plus forte. Alors que notre pays affiche l’un des budgets les plus importants pour l’éducation des pays développés, le déterminisme social pèse toujours très fortement sur la trajectoire scolaire des enfants.
MOUNK
La Croix - La montée du populisme est-elle inéluctable ?
La présidence de Donald Trump, d’hommes forts en Russie, en Turquie et au Venezuela, l’émergence et l’élection de partis populistes en Europe, comme en Hongrie et en Italie, dessinent un phénomène mondial. Le politologue Yascha Mounk, engagé dans le think tank New America, analyse les causes structurelles du phénomène et propose des solutions pour le contrer.
Entretien avec Yascha Mounk, professeur de théorie politique à l’université Harvard (1)
MONNAIES
France Culture - Eté meurtrier pour les monnaies
Livre turque, bolivar vénézuélien, rial iranien... Autant de monnaies qui semblent en proie à la folie, qui ont fait la Une de l'actualité cet été, et qui font l'objet de cette première table ronde dans Entendez vous l'éco.
Ce fut un été particulièrement meurtrier pour les monnaies. Le 25 juillet dernier, en pleine torpeur estivale, le président du Venezuela nouvellement réélu, Nicola Maduro, annonce qu’il va supprimer cinq zéros de la monnaie nationale, le bolivar. A l’autre bout du globe, la République islamique d’Iran, est en proie à des manifestations monstres. Depuis que le Donald Trump, a annoncé le rétablissement des sanctions américaines envers l’Iran en mai dernier, la monnaie officielle, le rial, a perdu les deux tiers de sa valeur, provoquant une insoutenable hausse des prix. Non loin de là, la Turquie, elle aussi enferrée dans un bras de fer diplomatique avec les Etats-Unis, traverse une crise économique et sociale historique, avec une inflation frôlant désormais les 20%.
PS
20 minutes - Emmanuel Maurel et l'aile gauche du PS vont-ils rejoindre Jean-Luc Mélenchon?
Emmanuel Maurel ne s’en est jamais caché, il est resté proche de Jean-Luc Mélenchon malgré son départ du Parti socialiste il y a dix ans. Pas étonnant de voir le leader de l'aile gauche du PS inviter son ami à prendre la parole lors de l’université de rentrée de son club, Nos causes communes, ce dimanche à Marseille......
« Tout nouveau départ affaiblirait le PS, regrette Laurent Baumel, ancien frondeur. Le rapprochement avec Mélenchon ne doit pas se faire par ralliement, mais dans un processus d’alliance globale avec le PS, Hamon, les écologistes ». L’ancien député prévient : « Mélenchon semble osciller entre deux stratégies, qui sont probablement le reflet d’un débat interne au mouvement : offrir une alternative à Macron dans l’unité à gauche et avoir une attitude radicale pour s’assurer l’hégémonie à gauche ».
Invité sur franceinfo, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a estimé mercredi sur franceinfo, que la nomination de François de Rugy au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire "n'était franchement pas à la hauteur" de la situation environnementale.
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a estimé, mercredi 5 septembre sur franceinfo, que la nomination de François de Rugy au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire "n'était franchement pas à la hauteur" de la situation environnementale.
Le Figaro - Pendant que Macron s'enlise, le PS resserre ses rangs
La direction du PS a fait sa rentrée mardi soir à Paris dans une ambiance moins divisée que prévu. Les rangs socialistes se resserrent alors qu'Emmanuel Macron dévisse dans les sondages.
Mardi soir lors du bureau national de rentrée du PS, deux ténors se sont sérieusement accrochés: la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le maire du Mans Stéphane Le Foll. Deux interventions de colère. L'une menaçant sérieusement de quitter le parti si aucune clarification de ligne n'intervenait rapidement - Lienemann est plutôt favorable à une alliance avec Jean-Luc Mélenchon aux européennes et dénonce le retour de François Hollande - et l'autre lui répondant de partir, soulignant son ras-le-bol d'une menace permanente... Mais en dehors de ces mises au point, les autres interventions, une quinzaine en tout, se sont déroulées dans le calme.
LOTO
La Croix - « Il y a une inadéquation entre la mission d’État et le Loto du patrimoine »
Le loto du patrimoine, une bonne idée ? La réponse de Jean-Paul Ciret, codirecteur de l’observatoire de la culture de la Fondation Jean-Jaurès (1).
Ce qui permet de soutenir le patrimoine doit être considéré a priori d’un œil sympathique, mais l’idée de recourir à un jeu fait appel à tout un contexte qui rend méfiant. D’abord, c’est une très vieille idée, que l’on voit ressurgir périodiquement. En 1914, quand on a créé la Caisse nationale des monuments historiques, on l’a tout de suite adossée à une taxe sur les jeux de hasard. Mais l’histoire montre que ce type de mesures ne dure jamais longtemps.
ORWELL
Non Fiction - Orwell, un socialiste inclassable
Dans ce court ouvrage , Kévin Boucaud-Victoire propose une synthèse des idées politiques d’Orwell. L’œuvre du romancier, en effet, est souvent envisagée d’un seul bloc comme une critique du totalitarisme. Cette critique est certes apparente dans La Ferme des animaux et 1984 ; cependant, on ne saurait réduire l’œuvre d’Orwell à ces deux ouvrages. De plus, le romancier se prête à des lectures partisanes et simplificatrices : à gauche comme à droite de l’échiquier politique, Orwell est souvent « récupéré » par ses commentateurs. La droite libérale voit ainsi en lui un pourfendeur du communisme stalinien, en oubliant la radicalité de ses positions et le fait qu’Orwell était socialiste – sympathisant du mouvement travailliste anglais et anti-impérialiste. Quant à la gauche, stalinienne ou progressiste, elle a reproché à Orwell son attachement aux traditions et l’a accusé d’avoir dénoncé aux autorités anglaises des militants communistes. S’il est vrai qu’Orwell a dénoncé le totalitarisme stalinien – au point que La Ferme des animaux, satire virulente de la révolution bolchévique, a été publiée difficilement – il n’en a pas moins critiqué le capitalisme et construit son œuvre comme une défense des opprimés.
EUROPE
OFCE - Politique économique et économie politique dans l’UE après la crise
« Politique économique et économie politique dans l’UE après la crise ». Tel était le thème du 15e Colloque EUROFRAME sur les questions de politique économique dans l’Union européenne, qui s’est tenu le 8 juin 2018 à Milan. EUROFRAME est un réseau d’instituts économiques européens qui regroupe : DIW et IFW (Allemagne), WIFO (Autriche), ETLA (Finlande), OFCE (France), ESRI (Irlande), PROMETEIA (Italie), CPB (Pays-Bas), CASE (Pologne) et NIESR (Royaume-Uni). Depuis 2004, EUROFRAME organise chaque année un colloque sur un sujet important pour les économies européennes. Cette année, 25 contributions de chercheurs ont été présentées, dont la plupart sont disponibles sur la page web du colloque. Cette note fournit un résumé des travaux présentés et discutés lors du colloque.
L'EUROPE DU NORD
La Vie des Idées - Les dilemmes de l’Europe nordique
Les élections législatives du 9 septembre 2018 pourraient bouleverser le paysage politique en Suède. Le parti national-populiste menace les sociaux-démocrates. Les mutations de l’État-providence et l’immigration ont modifié en profondeur le paysage social et politique.
Depuis maintenant une vingtaine d’années, la situation politique dans les pays nordiques semble être devenue de plus en plus instable. Sans doute est-ce un constat plus marquant par contraste avec « l’oasis » de stabilité politique, à dominante social-démocrate, qu’a longtemps constitué cette région nordique. D’aucuns considéreront cependant qu’il faut remonter aux années 1970 pour comprendre les origines de cette déstabilisation progressive, avec l’avènement des partis du progrès danois et norvégiens [1], les premières dissensions sur le projet européen et les effets d’une conjoncture économique et idéologique profondément renouvelée.
AUTOCRATES
Telos - La punition économique des autocrates
Chavez et Maduro, Mugabe, Milosevic, les époux Kirchner et Erdogan (entre autres) ont en commun d’être des autocrates. Ils partagent aussi le privilège douteux d’avoir plongé leurs pays dans le chaos économique. Ils rejoignent une longue lignée de dirigeants trop sûrs de leur génie pour prendre des conseils et laisser des personnes compétentes s’occuper des questions économiques. Ce n’est d’ailleurs pas une loi du genre. Certains, malgré toutes les horreurs qu’ils perpétuent, ont parfois la sagesse de faire appel à des économistes compétents.
LES DONNEES
Non Fiction - Entretien avec Jérôme Denis à propos de son livre Le travail invisible
Jérôme Denis, professeur au Centre de sociologie de l’innovation de Mines ParisTech, se penche quant à lui, de manière originale, sur les données en amont de l’utilisation que l’on peut en faire, en se centrant sur leurs conditions de production et de transmission. Pour cela, il récapitule dans une première partie de son dernier ouvrage les résultats dégagés par toute une série d’auteurs, à partir de méthodes et de disciplines différentes, allant de l’ethnographie de laboratoire à celle de l’activité et du travail visible et invisible, en passant par l’anthropologie de la raison graphique ou encore les travaux portant sur les innovations managériales et administratives et leurs développements. Il restitue dans une deuxième partie les résultats de deux études de cas, portant, pour le premier, sur le traitement de dossiers clients dans une banque (soit le back-office des entretiens menés par les conseillers financiers) et, pour le second, sur les relations entre une start-up et l’administration de deux collectivités territoriales autour de la question des informations disponibles. Dans cet entretien, il revient sur les lignes directrices de son enquête.
IDENTITE
L'aurore - Par Laurent Bouvet - 31 Août 2018
Endiguer la progression de la peste brune
Manifestations violentes de l’extrême-droite en Allemagne, score historique en vue pour l’extrême-droite suédoise aux élections législatives du 9 septembre prochain, progression régulière de la cote de popularité du ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini et de son parti… Les nouvelles d’où qu’elles nous viennent en Europe annoncent toutes la même chose : la progression de l’extrême-droite. Une extrême-droite néo-populiste – développant la thèse d’une démocratie illibérale –, moderne, gestionnaire, assumant le pouvoir et désireuse de construire une Europe à sa main plutôt que d’un simple revival nationaliste nostalgique. Une extrême-droite plus déterminée et donc plus dangereuse que jamais politiquement.