Télémédecine, présence d’infirmier.e.s la nuit… ces annonces minimalistes tentent de répondre à l’urgence et à calmer un conflit social qui a particulièrement marqué les Français.
Hélas, ces mesures ne répondent pas durablement à l’enjeu du vieillissement qui nécessite un plan global. Déshabiller les budgets dédiés au personnel administratif pour renforcer ceux des personnels soignants ne répond pas à la crise dans les EHPAD.
Pour prendre en charge les personnes âgées les plus fragiles, il faut un meilleur encadrement, former et recruter des professionnels pour les années à venir, créer de nouvelles places, baisser le reste à charge pour les familles…Sur toutes ces questions, force est de contester que les annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur.
La loi d’adaptation de la société au vieillissement avait pourtant engagé la France dans l’accompagnement vers la perte d’autonomie. Alors que la France comptera bientôt cinq millions de personnes âgées de 85 ans ou plus en 2050 et que 600 000 personnes vivent en EHPAD, il est temps de penser durablement l’accompagnement et le soin apporté à nos aînés, comme à celles et ceux qui les accompagnent et les aident, qu’ils s’agissent de professionnels ou de la famille.
Mais en se privant de milliards d’euros de recettes fiscales et en ouvrant la réflexion sur la diminution des allocations de solidarité, le gouvernement signe sa politique : il indique par la voix d’Agnès Buzyn un souhait de rendre accessibles les soins à domicile pour toutes les personnes âgées qui vivent chez elles, tout en lançant par la voix de Gérald Darmanin et Bruno Le Maire le projet d’une réduction des aides sociales destinées à ce même public… Fort avec les faibles, faible avec les forts, telle semble être sa devise.
Il ouvre même la question d’une deuxième journée de solidarité qui fera supporter la dépendance par les salariés en exonérant le capital.
Adapter la société au vieillissement, c’est repenser notre système de solidarité en gardant à l’esprit son fondement : « chacun y contribue selon ses moyens et chacun en bénéficie selon ses besoins ».