Le Parti socialiste exprime son étonnement et sa désapprobation à la suite des déclarations de Monsieur Blanquer, Ministre de l’éducation nationale, dans les colonnes du JDD.
Pour le Ministre, « l’ennemi du service public, c’est l’égalitarisme. Son ami, la liberté« . Comment peut-on vouloir la liberté sans l’égalité ? Pourquoi dévoyer ainsi l’égalité et la confondre avec l’égalitarisme ? La liberté dont se réclame le Ministre serait-elle le parangon du libéralisme à l’école ?
Plus inquiétant, Monsieur Blanquer semble oublier que depuis des années notre système scolaire souffre d’abord d’être l’un des plus inégalitaire de l’OCDE, que les déterminismes sociaux y pèsent davantage qu’ailleurs dans le destin scolaire des élèves et qu’il est donc du devoir de l’Etat d’intervenir pour donner les mêmes chances de réussir à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, dans tous les territoires. Pour les socialistes, puisqu’il s’agit d’élever le niveau général de savoir, de connaissances et de culture de notre pays, l’ennemi reste la reproduction, et même l’aggravation, des inégalités sociales et culturelles à l’école. C’était tout le sens de la Refondation de l’école qui aurait dû se prolonger et que le gouvernement détricote avec méthode pour faire des économies sur l’éducation, de la maternelle à l’université.
Le Ministre déclare un peu plus loin « Nous ne venons pas de nulle part, nos racines gréco-latines structurent notre vie« . Qu’avait-il besoin de rouvrir ce débat ? et avec autant de maladresse ? Le Parti socialiste reste en effet interdit devant de tels propos qui s’inscrivent dans une vision erronée et tronquée de l’histoire de France qui ferait passer Clovis pour un romain et les Celtes pour des hellénistes. Comment le Ministre peut-il parler de « vivre ensemble » en négligeant toutes les origines et influences qui se sont brassées sur notre sol pour constituer la France ? Monsieur Blanquer avait émis des doutes en mai dernier sur les programmes d’histoire, nous ne saurions trop lui conseiller de profiter de l’été, d’abord, pour les réviser.
Il n’est donc pas étonnant que l’hebdomadaire Valeurs Actuelles ait affiché son soutien à Monsieur Blanquer, à la suite de ses déclarations qui empruntent très largement à la droite décomplexée. Pour le Parti socialiste, cette voie apparient au passé et l’expérience nous a montré que l’école n’avait rien à y gagner.