Publié le 30/05/2017
Les périodes électorales se suivent et se ressemblent. Dès les premiers résultats connus, la télévision, la radio et la presse s’essaient à dresser des tableaux politiques de la France et de ses territoires. Pour étayer ces analyses, le recours croissant à la cartographie analytique et l’usage désormais banalisé de termes issus de la discipline géographique (métropoles, périurbain, espace rural) s’accompagnent, depuis quelques années, de l’affirmation médiatique de quelques géographes dans une posture d’experts « décryptant »[1] les « mystères »[2] des territoires du vote.
Ainsi la géographie est-elle aujourd’hui largement mobilisée par les médias au service d’approches localisées des résultats électoraux. Il y a sans aucun doute matière à s’en réjouir : la mise en lumière de la discipline, mal identifiée et longtemps restée dans l’ombre de l’histoire, ne peut que la renforcer et susciter des vocations. De même, il est heureux que des commentateurs aussi avisés et influents que Raphaël Glucksmann découvrent, à l’occasion des élections, qu’il existe « à une heure et demi de route » de Paris « des bourgs picards […] à l’agonie » (sic)[3]. Toutefois, cette percée géographique ne manque ni d’ambigüités ni d’inconvénients, car elle est porteuse d’une vision partielle et partiale de la discipline.
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