Julia Cagé, Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie, Paris, Éd. Le Seuil/Éd. La République des idées, 2015, 128 pages
Il y a eu la baisse et le vieillissement du lectorat, les craintes et les espoirs suscités par le développement de l’internet, les hésitations et les désillusions de la recherche de nouveaux modèles économiques, les errements du tout gratuit et la nouvelle concurrence des pure players, le mercato des dirigeants et la valse des actionnaires. Chaque fois que les médias font la une, c’est pour ajouter un couplet à la longue litanie d’une crise qui semble toujours pouvoir trouver de nouvelles formes. Les années 2010 n’ont pas été avares en bouleversements du paysage médiatique : arrêt de France Soir et de La Tribune (même si cette dernière a été relancée sous une autre forme depuis), changement de propriétaire au Monde et au Nouvel Observateur, même opération accompagnée d’un conflit social à Libération, redressement judiciaire de Nice Matin. 2014, et surtout 2015, ont vu la reprise, à un rythme soutenu, d’un mouvement de concentration au profit d’acteurs venus non plus, comme autrefois, de l’industrie (Serge Dassault, Arnaud Lagardère), mais des télécoms (Xavier Niel, Patrick Drahi) ou de la finance (Matthieu Pigasse). Le tout dans un contexte de baisse continue des ventes de journaux et du chiffre d’affaires de la publicité que ne compense pas la diffusion numérique de la presse, et qu’accompagnent des plans de licenciements toujours plus nombreux.
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