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Il ne saurait y avoir de féminisme d’Orient ou d’Occident Par Fawzia Zouari, Ecrivaine et journaliste tunisienne.

C’est le dernier «procès en colonisation» à la mode. Il s’attaque à «la colonisation du féminisme», de même qu’on s’attaquait hier à la colonisation des esprits, des langues ou des modes de vie. Le féminisme, dans sa conception classique et de par son origine occidentale, serait empreint de racisme et d’islamophobie ; au mieux, d’autocentrisme et de maternalisme. Il serait pensé par des femmes blanches pour des femmes blanches, bourgeoises de surcroît. Il faut donc s’en méfier. Changer de grille de lecture. Ancrer la thématique de l’émancipation des femmes dans la diversité des cultures et l’ouvrir à d’autres conceptions du féminin. Je ne fais pas partie d’un cercle «homologué et approuvé occidental», mais ces propos me font dresser les cheveux sur la tête - non voilée bien évidemment. Comment ne pas voir dans ce procès appelant au rejet du «féminisme blanc» un relais, conscient ou non, du «féminisme vert» qui se propage en terre d’islam comme en Europe. Autrement dit, derrière les arguments de «diversité», de «globalisation» ou de «tradition culturelle spécifique» ici avancés, l’on assiste au retour d’un patriarcat d’autant plus insidieux que ses porte-parole sont des femmes et d’autant plus dangereux qu’il conforte l’attitude d’une idéologie nostalgique du passé et pour lequel l’Occident demeure le responsable de tous les malheurs du monde.

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