Alain POLICAR Professeur de sciences sociales à l’université de Limoges, chercheur associé au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences-Po).
A l’inverse d’auteurs marqués à droite, tel Alain Laurent, ou à gauche, tel Jean-Claude Michéa, je crois essentiel de distinguer le libéralisme politique du libéralisme économique. En langue italienne, la distinction entre liberismo et liberalismo, que l’on doit à Croce (en 1927), est parfaitement claire. Elle est, de surcroît, particulièrement féconde puisqu’en déconstruisant le lien entre l’économie de marché et le libéralisme politique, elle permet de dénoncer le libéralisme économique comme une justification des rapports de classe existants et ainsi à la gauche de se réapproprier les ressources intellectuelles de la philosophie libérale. Je souhaite ici émettre quelques propositions de nature à dessiner les voies que le libéralisme, s’il se veut fidèle à sa promesse originelle d’émancipation, doit emprunter. L’idée centrale est la suivante : face à la persistance des inégalités, laquelle accroît le sentiment de vivre dans un monde injuste, le libéralisme politique ne peut entrevoir un avenir que s’il assume sa vocation à être une pensée de la solidarité universelle.
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