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La Vie des Idées - Peut-on fixer le prix du futur de la planète ?

Comment comparer les coûts actuels d’une action de protection de l’environnement avec les coûts futurs des conséquences de l’inaction ? Christian Gollier propose une approche scientifique de cet arbitrage intertemporel entre coûts et bénéfices.

Recensé : Christian Gollier, Pricing the Planet’s Future : The Economics of Discounting in an Uncertain World, Princeton, 2012, 248 p.

Dans son dernier livre, Pricing the planet’s future, Christian Gollier revient sur le vieux problème économique du choix d’un taux d’actualisation pour sélectionner des projets d’investissement sur le long terme. Face à une décision de ce type, on recourt fréquemment à l’analyse coûts-bénéfices qui consiste à faire la somme des coûts et des bénéfices impliqués par le projet d’investissement. Mais comme ces coûts Ct et ces bénéfices Bt se réalisent en général à des dates, t, différentes, ils sont pondérés par un facteur 1/(1 + r)t, qui décroît avec le temps et où r est le taux d’actualisation. Plus r est grand, moins les composantes d’une date éloignée ont d’importance, le taux r indiquant implicitement ce que vaut un euro à une date t quelconque par rapport à un euro en t-1. Ainsi, actualisé à 5%, un euro dans un an est égal à 1/1,05 euros aujourd’hui, soit environ 0,95 euros qui est la valeur actualisée de un euro dans un an. Au final, on sélectionnera le projet si sa valeur actualisée nette, égale à la somme des [Bt — Ct]/(1 + r)t pour chaque date t, est positive. Le taux d’actualisation est donc utilisé par les économistes pour calculer la valeur que l’on donne aujourd’hui au futur.

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