Par Gérard Boulanger, avocat, essayiste, auteur de L'affaire Jean Zay, la République assassinée, Calmann Lévy (2013)
Le 20 juin 1944, Jean Zay est assassiné par la Milice. D'une rafale de mitraillette dans le dos. A une quinzaine de km de ce Vichy que s'apprêtent bientôt à fuir ses vrais bourreaux. Il n'a pas encore 40 ans, et à peine le temps de s'écrier : "Vive la France !" Son corps est précipité dans un gouffre, dénommé le Puits du Diable, que les miliciens prennent soin de dynamiter. Quatre ans plus tard, le 20 juin 1948, l'un de ses assassins, Charles Develle, reconnaît : "C'est ici que je l'ai tué". La dépouille venait d'être identifiée et inhumée à Orléans. Le travail d'oubli méthodique de ce très grand républicain est donc d'abord un legs de l'Etat milicien, ultime et paroxystique forme de l'Etat vichyste.
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