TRIBUNE. Pour le philosophe, spécialiste de Paul Ricœur, il faut « à la fois faire place à la diversité des mémoires, même minoritaires, tout en s’assurant que la majorité se reconnaisse dans un récit commun ».
Vraiment la laïcité n’est plus ce qu’elle était ! À entendre les propos de certains ministres, qui veulent reprendre en main ce qu’ils appellent « le portage de la laïcité », celle-ci semble devenue une machine à exclure. D’une part, à écarter de l’espace politique les interlocuteurs que l’on veut discréditer, en les taxant d’ « identitaires d’extrême droite », et pourquoi pas de « communautaristes islamo-écologistes » ! D’autre part, à humilier et à refouler de la société civile les diverses traditions et confessions religieuses. Le paradoxe est que ce sont ceux-là mêmes qui tiennent ces propos qui redéfinissent la laïcité comme l’identité française. Au temps de l’Action Française, l’athée Charles Maurras faisait du catholicisme l’identité exclusive de la France : aujourd’hui le laïcisme en a subrepticement pris la place, et la fonction. Bravo !