Pour l’économiste de Harvard, l’ère de l’hypermondialisation se dissipe : les impératifs de sécurité nationale ont déjà commencé à dicter les nouvelles règles économiques mondiales. Croyant poursuivre les mêmes buts, nous cultivons des lignes de confrontation — celle ouverte entre Bruxelles et Washington ces jours-ci le montre. Comment éviter que le nouveau paradigme ne soit pire que l’ancien ?
Depuis la pandémie de Covid-19, de nombreux experts, universitaires et politiciens annoncent le déclin du néolibéralisme et de la mondialisation. Selon vous, quelles sont les causes de ce changement dans les perceptions ?
Le discours sur ce que j’ai appelé l’hypermondialisation s’est réellement dissipé. C’est particulièrement visible depuis la pandémie et, plus encore, après la guerre en Ukraine, avec ses ramifications géopolitiques, et avec le renforcement de la compétition avec la Chine. Mais ces causes immédiates et très visibles doivent être resituées dans leur contexte, celui d’une décennie qui voyait déjà devenir très évidents les faiblesses et les problèmes associés au néolibéralisme et à l’hypermondialisation.
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