- Mardi 18 novembre 2025
À l’occasion de l’ouverture du 107ᵉ Congrès des Maires, le Parti socialiste tient à alerter, avec gravité, sur la situation budgétaire critique que traversent les collectivités locales, premières victimes d’un désengagement continu de l’État.
Elles doivent affronter depuis plusieurs années une compression inédite de leurs marges de manœuvre, aggravée par l’explosion des coûts de l’énergie, la hausse des dépenses sociales obligatoires et l’insuffisante compensation des décisions nationales imposées sans concertation.
Cette compression est aujourd’hui accentuée par l’actuel projet de loi de finances dont l’amputation est estimée à près de 8 milliards d’euros pour les services publics locaux et le soutien à l’investissement. Cette copie n’est pas acceptable en l’état !
Les maires seront demain forcés de renoncer à des services publics essentiels : entretien des écoles, mobilité, action sociale, sécurité, culture, sport, transition écologique, action en faveur des quartiers populaires.
Dans de nombreux territoires ruraux et urbains, cette situation se transforme en véritable étranglement, menaçant la cohésion républicaine et l’égalité entre les citoyennes et les citoyens. Cette situation menace en premier lieu les libertés locales, pourtant fer de lance de notre modèle de décentralisation à la française.
Le Parti socialiste rappelle que les collectivités assurent plus de 70 % de l’investissement public et jouent un rôle décisif dans la vie quotidienne des Françaises et des Français. Leur affaiblissement fragilise directement la transition écologique, les politiques éducatives et sociales, et plus largement l’avenir du pays.
Dans l’examen budgétaire en cours, les parlementaires socialistes seront opposés aux mesures frappant de plein fouet les collectivités et se battront notamment contre l’instauration du DILICO 2, la réduction de la compensation des impôts économiques supprimés, le resserrement du FCTVA, les coupes dans la mission Outre-Mer, le gel de la dotation globale de fonctionnement, la baisse des crédits d’investissement, la baisse du Fonds vert…
Plus largement, le Parti socialiste appelle à relancer le mouvement de décentralisation initié par les socialistes en 1982. À rebours de la réforme technique visant à faire des économies telle que défendue par l'actuel Premier ministre, nous défendons un véritable projet politique visant à réoxygéner la démocratie en rapprochant la décision du citoyen.
Alors que les institutions semblent paralysées par les aventures macronistes, nous sommes convaincus que c'est en redonnant des libertés à nos collectivités que notre démocratie peut se régénérer.
Olivier FAURE, 1er secrétaire du Parti socialiste
Johanna ROLLAND, 1ère secrétaire déléguée du Parti socialiste
André LAIGNEL, 1er Vice-Président délégué de l’Association des Maires de France
Boris VALLAUD, Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale
Patrick KANNER, Président du groupe socialiste au Sénat
Stéphane DELAUTRETTE, Président de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation de l’Assemblée nationale
Éric KERROUCHE, Vice-Président de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation
Mathieu KLEIN, Président du Comité des territoires du Parti socialiste