Avec Cédric Passard et Alma-Pierre Bonnet C’est au tournant des années 90 que le sociologue américain Hunter va théoriser le concept de guerre culturelle qui est aujourd’hui passé dans le langage courant. Un concept qui souhaite alors décrire l’ultra polarisation du débat public aux États-Unis sur les questions morales mais aussi sur les enjeux sociétaux. L’expression de « guerre culturelle » s’est ensuite diffusée largement, bien au-delà du contexte américain, à la fois dans le champ des sciences sociales mais aussi dans le champ médiatique. Un concept souvent synonyme de « droitisation extrême » des débats et des idées, et qui sera d’ailleurs régulièrement réactivé à la faveur de la montée du populisme en Europe et dans le monde. Ces guerres culturelles se déploient sur de multiples fronts et vont concerner tour à tour nos valeurs, nos mœurs, ou nos modes de vie. On pourrait citer un peu en vrac : #metoo, les polémiques autour du wokisme ou de la cancel culture, des thèmes comme la famille, la laïcité, l’euthanasie, les débats sur les questions de genre, ou le droit à l’avortement. Aujourd’hui même les questions sur les enjeux climatiques semblent devenir à leur tour un nouvel avatar de ces guerres culturelles.