Derrière le consensus de façade à condamner les discriminations, le phénomène est minimisé et les victimes sont décrédibilisées. Une mesure chiffrée est indispensable pour dévoiler l’ampleur des faits. Patrick Simon, démographe et directeur de recherche à l’Ined, signe un texte introductif dans le « Rapport sur les discriminations en France » que nous venons de publier.
La question des discriminations en France est une mine de paradoxes. Alors que les Français et les Françaises se montrent parmi les plus conscients en Europe de l’ampleur des discriminations [1], en particulier ethniques et raciales, cette reconnaissance reste abstraite. Les faits de discrimination rapportés dans les médias rencontrent souvent l’incrédulité et la réfutation. Les plaintes en justice aboutissent rarement. Quand des personnes discriminées contestent, on dénonce plus facilement la « victimisation » dont elles abuseraient que les injustices qu’elles subissent.
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