Il a une belle barbe blanche, propose des trêves de Noël et s’habille souvent de rouge, mais Kirill, ou Cyrille, tient plus du père Fouettard que de saint Nicolas. D’ailleurs, à 76 ans, c’est lui qui reçoit des cadeaux : un ordre du mérite pour la patrie ou une licence accordée pour un juteux business de commerce de tabac hors taxes… Généralement, c’est Vladimir Poutine qui régale. Le chef de l’Église orthodoxe russe, qu’on surnomme le « métropolite du tabac », a même hérité, après un vibrant discours patriote… d’un avion de chasse ! Un Sukhoï 35 précisément. Le pape François, lui, n’a droit qu’à d’ennuyeuses statuettes de la Vierge Marie en bois ou en céramique. Il est vrai que Cyrille de Moscou, de son vrai nom Vladimir Mikhaïlovitch Goundiaïev, en poste depuis 2009, est plus un leader politique que spirituel. La petite croix pliable qui se dresse sur son klobouk, le couvre-chef traditionnel des patriarches, rappelle davantage une antenne du FSB qu’un gouvernail orthodoxe. Le mois dernier, la presse suisse, qui a pu avoir accès à des archives déclassifiées de la confédération helvétique, rappelait le rôle joué par l’agent Mikhaïlov – son nom de code – au sein du KGB dans les années 1970. Le dignitaire espion s’est rendu quarante-trois fois en Suisse pour assouvir… sa « passion du ski ».
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